Eric Chinje: « n’acceptez pas la médiocrité. Le Cameroun doit décoller mais pas avec les politiciens d’aujourd’hui qui gèrent ce pays » 

L’ancien journaliste de la CRTV s’est exprimé ce samedi 28 septembre 2024 à Yaoundé. C’était au cours de la présentation de Me Akere Muna comme candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2025 de la coalition portée par le Parti Univers.  

C’est avec un très grand plaisir que je me retrouve ici. D’abord le Pr Nkou Nvondo m’a expliqué pourquoi c’est nécessaire, important de faire le choix qu’ils ont fait aujourd’hui.

Et j’étais entièrement d’accord avec lui. Donc je suis ici pour vous montrer que je suis non seulement derrière lui mais également derrière le candidat qu’ils ont choisi.

Pendant les 30 dernières années, j’ai parcouru le continent africain. J’étais le responsable de la communication de la Banque mondiale pour l’Afrique. Ça m’a permis de voir ce continent. Et je refuse d’accepter le fait que la capitale la moins développée du continent aujourd’hui soit Yaoundé. Quand j’ai commencé il y a 30 ans, on parlait de Luanda, copieusement détruit par la guerre, on parlait de Ndjamena où il n’y avait pas de routes, on parlait de Cotonou qui n’avait rien, n’en parlons pas de Kigali ainsi de suite…

Qu’aujourd’hui ce soit Yaoundé. J’arrive ici je ne peux pas circuler sur deux mètres sans tomber dans un trou. C’est inacceptable !!! Un Camerounais fier de l’être ne doit plus accepter cela.

Refusez d’accepter la médiocrité. Je le dis sans hésitation ! Ça fait 30 ans qu’on met la pression sur moi pour changer de nationalité. Je ne veux pas!

Parce que je suis fier d’un pays que Dieu nous a donné qui est riche, à mon avis, que d’autres pays africains. Riche en termes de cerveau, riche en ressources naturelles, riche en ressources énergétiques. Le Cameroun doit décoller mais pas avec la politique et les politiciens d’aujourd’hui qui gèrent ce pays, ce n’est pas possible !

Réveillez-vous ! Réveillez-vous ! N’acceptez pas la médiocrité. N’acceptez pas que le Cameroun appartienne à ce groupe qui est parmi les moins développés du continent.

Il est inadmissible que le Président Biya que j’ai connu et pour qui j’avais beaucoup de respect, parce que j’ai eu à discuter avec lui, ait failli à cette tâche. Je sais qu’on va lui répéter ça et je le dis en public parce que c’est la réalité. Quand je vois une ville comme Yaoundé sans ports urbains, quand je vois une ville comme Yaoundé sans routes…

Je suis venu ici (au Cameroun, ndlr) enterrer ma sœur jumelle qui est morte dans un hôpital pour manque de moyens. Un pays qui ne s’occupe pas de la santé de ses citoyens, les dirigeants non plus ne méritent pas la confiance de ces citoyens. C’est à vous de choisir. Vous faites comme vous voulez. Nous pouvons continuer avec la gabegie et voir tout ce que nous voyons …

Quand je suis parti de ce pays pour aller étudier aux Etats-Unis, j’étais parmi les meilleurs. Le groupe de Camerounais était parmi les meilleurs, on nous demandait : comment vous avez fait, vous sortez de l’Afrique?

Où est passée la dignité de notre éducation ? Où est la santé ? Où sont les routes ? Quelle est cette économie qui ne crée pas d’emplois ? Il y a beaucoup de jeunes d’universités que je rencontre tous les jours. Pas d’emplois. Ils sont derrière les mototaxis. Mais c’est inimaginable ! Et tous n’ont pas de quoi se nourrir dans un pays comme le Cameroun avec tout ce que nous avons. En tout cas je vais m’arrêter là !