Ce dimanche 2 juin 2024, la communauté Sawa se mobilise sur le site du sinistre pour revendiquer la restitution des terres et l’indemnisation des déguerpis du 14 mai 2022.  
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Dikolo-Bali : deux ans après la spoliation foncière, les ayant-droits maintiennent la pression sur Yaoundé  

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Ce dimanche 2 juin 2024, la communauté Sawa se mobilise sur le site du sinistre pour revendiquer la restitution des terres et l’indemnisation des déguerpis du 14 mai 2022.  

Les victimes de la spoliation foncière de Dikolo-Bali du 14 mai 2022 ne baissent pas la garde. Deux ans après avoir été déguerpis de leur village situé dans l’arrondissement de Douala 1er, ils sont toujours démunis. Ils feront entendre leurs cris de détresse ce dimanche, à partir de 11h sur le site du sinistre, où une mobilisation est annoncée. « La justice a tranché, place aux indemnisations, réparations, dommages et intérêts », peut-on lire sur un tract en circulation sur les réseaux sociaux.

La veille, le promoteur de la plateforme Kawtal, l’homme politique, Abel Elimbi a mis en garde les prédateurs fonciers de la région du Littoral : « Que les gens sachent que nos terres ne vont pas faire l’objet d’une razzia, nous allons nous défendre parce que le Cameroun est un pays de communautés. Et notre communauté, Dieu l’a créé et l’a placé quelque part comme il a placé chacune des communautés quelque part. Que personne ne prenne la place de l’autre au nom de la paix ».

Sur le dossier Dikolo-Bali pour lequel il a pris fait et cause pour les victimes, Abel Elimbi Lobe se tourne vers le chef de l’Etat, Paul Biya : « Que sont devenus les enfants de Dikolo ? Le temps de la justice dure depuis deux ans. Nous n’avons pas vu les enfants du Cameroun derrière les enfants de Dikolo qui ont été sinistrés ».

Affaire pendante

L’affaire Dikolo-Bali est pendante devant le tribunal. « Le mémoire de la défense a été déposé à la Cour suprême. Nous attendons la suite de la procédure parce que c’est la phase de l’échange des mémoires. Maintenant il faut espérer que la procédure judiciaire soit un peu expéditive à la Cour suprême, et qu’on aboutisse rapidement à une décision définitive pour que ceux qui ont perdu leurs droits et biens soient réhabilités. Après cette phase, l’on va assister à l’audience publique. Étape au cours de laquelle, il y aura un échange public et c’est à la suite de ces débats que la Cour suprême va rendre une sentence définitive », explique Me Thierry Oum, Conseil de la défense, dans les colonnes de Proximainfo.net

Selon le média, la justice camerounaise a tranché deux fois en faveur des déguerpis de Dikolo-Bali, en annulant la DUP (Déclaration d’utilité publique) du 9 janvier 2020 et en déboutant la tierce opposition du Sieur Chi Nouako.

« Si un recours en cassation a été déposé par la primature, nous devons tout de même nous mobiliser pour aider les déguerpis à obtenir des dommages et intérêts voire des réparations sur le site. Car beaucoup sont devenus des SDF (Sans Domicile Fixe), beaucoup sont très mal logés…certains sont en rupture scolaire ou tout simplement décédés. De même, nous devons apporter un soutien à toutes les familles Sawa victimes de spoliations foncières qui ne savent plus à quel saint se vouer sinon à leur propre communauté. Le Mboa Sawa connaît une pression foncière inédite ces dernières années et il nous revient à nous seuls de faire front commun et de nous lever comme un seul homme pour défendre notre héritage, nos droits afin que l’État de droit survive aux fonctionnaires véreux et aux hommes d’affaires sans scrupules », dénonce le collectif Sawa Sawa Kod’a Mboa dans les colonnes de Proximainfo.net.

Simon Keng

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