By L’association dresse le bilan de ses activités.
Le constat est alarmant. En 2021, l’association Elles-Cameroun a enregistré, par le biais des personnes ressources (psychologues, avocats, médecins) 314 cas de violences faites aux femmes dont 42 cas d’abus divers, 14 cas d’abus sexuels, 19 cas de récidive, 39 cas de maltraitance et 35 cas de coups et blessures. Ce triste bilan a été présenté au cours d’une conférence de presse vendredi 10 décembre 2021 à Douala. La rencontre avec les journalistes bouclait la campagne des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre tenue du 25 novembre au 10 décembre 2021, jour de la célébration de la journée des droits humains. Cette 31ème édition avait pour thème : «Orangez le monde: Mettre fin dès maintenant à la violence à l’égard des femmes, une affaire de tous!».
L’arrivée des réseaux sociaux contribue à l’augmentation des violences faites aux femmes selon l’activiste Théo Ndogmo. «Certains hommes pendant leurs ébats sexuels filment et menacent de publier les images sur les réseaux sociaux », s’indigne le consultant international.
Pour le psychologue Armand Ekwa, la violence est partout et sous plusieurs formes. «Il est impossible de passer un mois sans avoir des victimes. La violence faite aux femmes est visible au sein de la famille et de la société. Les victimes deviennent des parias car on leur interdit de parler et la société les rejettent », regrette le clinicien.
Victimes de violences derrière les barreaux
Même derrière les barreaux, les femmes sont victimes de violences. «En 2 jours, nous avons visité les prisons de New-Bell, Edea et Nkongsamba. Nous avons étudié 68 cas des femmes détenues dont 28 cas de violences. Ces 28 femmes ont été arrêtées arbitrairement», s’offusque maître Gervais Massako, conseiller juridique chez Elles- Cameroun.
Légalisée le 15 octobre 2015, l’association Elles-Cameroun accompagne les femmes sur le plan juridique dans la revendication de leurs droits et leur bien-être individuels, économiques et socio-culturels. Cette année, «notre bilan est positif. Les activités nous ont permis de rassembler plusieurs personnes. Nous sommes la voix des sans voix. Nous avons une équipe bien outillée qui dénoncent. Nos objectifs consistent non seulement à dénoncer, mais également à soutenir les personnes marginalisées et victimes de violences pour qu’elles sortent du lot. Dénoncer sans punir est vain. Punir ce n’est pas seulement molester les bourreaux, mais c’est aussi la prise de conscience de ces derniers », explique Mariette Diboto, membre du conseil d’administration de Elles-Cameroun.
Blaise Ngagning Kiam
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