Les deux activistes politiques ne s’accordent pas sur certains points de la lutte anti-coloniale.
Les deux activistes politiques ne s’accordent pas sur certains points de la lutte anti-coloniale. Photo: LPA
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Panafricanisme : passe d’armes entre Banda Kani et Kemi Seba

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Les deux activistes politiques ne s’accordent pas sur certains points de la lutte anti-coloniale.

C’est un clash à peine voilé entre Kemi Seba et Banda Kani. Le polémiste franco-béninois est réticent à la demande de l’homme politique et panafricaniste camerounais de monter sur le podium pour célébrer ensemble, le prix de la meilleure chaîne de télévision panafricaine, décerné à Afrique Media de Justin Tagouh à la première édition des Panafrican Awards. La cérémonie a récompensé 23 catégories samedi 11 décembre 2021 à Douala. Malgré l’insistance de Banda, Kemi ne bronche pas. Le Camerounais s’est vu obligé d’aller le tirer de son siège. Sur l’estrade contre son gré, Kemi Seba affiche un air mécontent.

Son attitude se confirme quelques instants plus tard au moment de la réception de son prix de «Meilleur activiste politique». Contre toute attente, Kemi Seba va poliment refuser son prix, prétextant qu’il le prendrait une fois que la lutte anti-coloniale, le franc CFA, et « les dictateurs africains» qu’il considère comme les alliés de l’occident pour davantage asservir l’Afrique, seront vaincus. Outre la France, Kemi fait également allusion à la Chine et à toutes les puissances étrangères qui opèrent sur le continent.

«Dictateurs» 

Pour de nombreux observateurs présents dans la salle de la cérémonie, l’excuse avancée par Kemi Seba pour refuser son prix, s’apparente à un geste visant à discréditer les awards des panafricains. « Il pouvait refuser son prix, sans verser dans la diversion. Sans jouer le jeu des colons qui utilisent généralement le qualificatif ‘’dictateur’’ lorsqu’un dirigeant se rebelle contre eux. C’est un secret de polichinelle. Est considéré comme un démocrate en Afrique, le dirigeant qui défend bec et ongle les intérêts occidentaux», lance un invité à la fin de la remise des prix.

S’appuyant sur les propos de Kemi Seba, Banda Kani, va rappeler qu’au Cameroun, considéré comme une dictature dans certains médias occidentaux, les populations s’expriment librement. De préciser qu’au pays de Paul Biya, aucun activiste n’a encore été expulsé pour ses opinions contre Yaoundé.

Si Kemi Seba a refusé de ramener son prix dans son pays de résidence, Banda Kani, élu meilleur analyste politique, a dédié le sien aux dirigeants africains, qualifiés de «dictateurs» par l’Occident et repris en chœur par certains «panafricanistes».

Pour rappel, le franco-béninois a été expulsé du Burkina Faso, samedi 30 octobre 2021 alors qu’il s’apprêtait à manifester «contre le double jeu de la France dans ses opérations militaires au Sahel et au Burkina Faso et contre la présence militaire française au Burkina Faso et au Sahel.»

Didier Ndengue

 

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