Extraits du livre «le Secrétaire général de la Présidence de la République du Cameroun. Entre mythes textes et réalités» :
Comment les Ministres accueillaient-ils les instructions transmises par vous?
…La plupart des ministres recevaient les instructions présidentielles que je leur transmettais, sans manifester d’humeur particulière. La formule était généralement : le Chef de l’Etat me charge de vous demander de bien vouloir …
….Je me souviens cependant de quelques cas où les ministres ne se sont pas conformés aux directives présidentielles qui leur étaient ainsi données par le Secrétaire général.
…Il s’agit de trois chefs de département ministériel qui ont refusé d’exécuter les instructions présidentielles que je leur avais communiquées.
Ce n’était pas de la rébellion? Et que faisiez-vous?
…D’abord j’essayais d’insister en soulignant que le Chef de l’Etat tenait à ce que ces directives soient mises en œuvre, et que je ne faisais que remplir les obligations de ma charge.
Ensuite je disais à mon interlocuteur que j’attendrais qu’il me réponde officiellement pour rendre compte au Chef de l’Etat.
Dans un cas, un ministre m’a répondu qu’il se conformerait aux instructions que lui donnerait son Chef hiérarchique, le Premier Ministre ; dans un autre cas, le Ministre a préféré envoyer au Chef de l’Etat des notes confidentielles pour dénoncer les instructions «du Secrétaire général», accusant au passage ce dernier d’être de ceux qui empêchent le projet de société du Président d’être réalisé ; dans le dernier cas, le ministre a usé de dilatoire, me disant à chaque fois que le dossier était en cours d’étude dans ses services.
À chaque fois, j’ai dû rendre compte, souvent à la demande du Chef de l’Etat lui-même.
Et qu’advint-il de ces ministres ?
L’un a provoqué un remaniement dans les semaines qui suivaient les instructions non exécutées, les deux autres ont attendu la formation d’un nouveau gouvernement, quelques mois plus tard, pour sortir de l’équipe.
Jean Marie Atangana Mebara, Le Secrétaire général de la Présidence de la République. Entre Mythes, textes et réalités, l’Harmattan, Paris ,2016. PP.136-137
Mon commentaire : l’histoire sait parfois balbutier. Qui a compris?
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