L’intégralité du discours du président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), au 7e congrès national de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) le samedi 05 mars 2022 au palais des Congrès de Yaoundé.
« (…) Je n’avais pas demandé à prendre la parole. Mais avec l’aimable invitation de Monsieur le Secrétaire Général de l’UNDP, le Sénateur Pierre Flambeau NGAYAP, non seulement je ne saurais décliner une telle invitation, mais l’occasion m’est donnée de dire quelques mots sur la manière dont nous percevons la scène politique camerounaise, je ne serais pas long, rassurez-vous, et comment nous pouvons construire ensemble l’avenir de notre pays.
Vous voyez que je n’ai pas préparé un discours parce que je ne m’attendais pas à prendre la parole.
Monsieur le Président National de l’UNDP, nous vous observons sur la scène politique camerounaise depuis de nombreuses années. Et je crois pouvoir dire que vous avez fait preuve de constance dans votre souci de jeter les ponts avec les autres partis politiques et de participer à la construction d’un pays de paix et de prospérité.
Nous voulons pour cela vous en féliciter sincèrement, et à travers vous, l’ensemble des militants de l’UNDP.
En répondant positivement à votre invitation, nous faisons simplement, en ce qui nous concerne au Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, preuve de constance.
Dès la création de notre parti en 2012, nous n’avons cessé de dire que nous sommes un parti d’ouverture. Nous l’avons répété du haut de cette tribune même en 2018, au cours de notre deuxième Congrès ordinaire. Et nous sommes allés aussi loin que de dire que même les militants du parti dominant, du parti qui dirige le pays depuis quarante ans, sont les bienvenus dans le projet national que nous devons construire ensemble, parce que le Cameroun se construira ensemble, avec tous les Camerounais. Personne ne sera jeté à la mer. Nous sommes tous fils et filles de ce pays que nous aimons tous.
Et je forme le vœu Monsieur le Président National, qu’aujourd’hui se pose à Yaoundé au Palais des Congrès, à l’occasion du septième Congrès de l’UNDP, une pierre datante. C’est-à-dire la première pierre de quelque chose que nous devons construire ensemble.
Ce n’est pas l’avant ou l’après qui compte. C’est ce que nous voulons faire ensemble pour construire un pays de progrès partagé, un pays respecté, un pays rayonnant sur le plan international ; un pays surtout, apaisé, parce qu’au moment où nous sommes rassemblés ici, nul ne peut ignorer, le Président National de l’UNDP l’a rappelé, que certaines parties de notre territoire sont confrontées à la guerre.
Au moment où je vous parle je ne peux pas oublier mes camarades qui sont détenus, et condamnés certains pour sept ans, pour avoir demandé la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Ce sont nos frères et sœurs qui meurent là-bas, ce sont les éléments des Forces de Défenses Nationales Camerounaises qui meurent là-bas, des jeunes de 25 ans, des jeunes qui viennent de sortir de formation, et ce sont aussi des populations innocentes.
Nos camarades sont condamnés à de lourdes peines parce qu’ils ont demandé, le Président National de l’UNDP vient de le rappeler, une réforme du système électoral camerounais, pour que nos élections de soient pas ponctuées de crises postélectorales.
Il me semblait que c’était des thèmes sur lesquels toutes les formations politiques camerounaises peuvent s’accorder et travailler ensemble.
Monsieur le Président National de l’UNDP, vous avez ici la main tendue de l’une des jeunes formations politiques camerounaises qui fraie son chemin dans le respect des anciens, mais avec la foi et la conviction qu’ensemble, nous pouvons porter ce pays à un niveau qu’il n’a jamais atteint par le passé.
On a l’habitude de brocarder notre parti, de le présenter comme un parti de brûleurs. Des responsables, de hauts responsables de la politique camerounaise, ont osé dire que j’avais organisé la casse des ambassades du Cameroun à Paris. Moi qui était au Gouvernement, et qui, par formation, a une très haute idée de ce que c’est qu’un État dans un pays. Mais quand les auteurs se sont déclarés et ont été condamnés, on n’a plus rien dit.
Je voudrais que même si l’ambition du pouvoir, soit de le conserver soit de le conquérir, est légitime, que nous sachions raison garder.
Merci encore du fond du cœur, vous, militants de l’UNDP, vous Président National et tout votre bureau, de nous avoir donné l’occasion de montrer que nous sommes un parti responsable, ouvert, prêt à travailler ensemble avec votre formation politique, et avec d’autres formations politiques, pour un Cameroun nouveau. »
Maurice Kamto, Président National du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun.
Retranscrit par Jean Bonheur Résistant, MRC
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