Le Groupement des acteurs pour la promotion de la récupération, la production, la transformation et l’industrialisation de l’économie locale (Gapptiel) a dévoilé ses missions au cours de son assemblée constitutive le 11 octobre 2023 à Douala.
Les Camerounais prennent de plus en plus conscience que le développement de leur pays ne viendra pas d’ailleurs. Qu’ils sont les seuls maîtres de leur destin. Les seuls acteurs capables de transformer l’économie locale. Le Groupement des acteurs pour la promotion de la récupération, la production, la transformation et l’industrialisation de l’économie locale (Gapptiel), doté d’un conseil d’administration de 20 membres, veut apporter sa pierre à l’édifice. Cinq corporations sont représentées au sein de l’organe décisionnel : « Corporation de fabricants de machines ; la centrale d’achat. L’objectif c’est de permettre aux Camerounais d’avoir des machines de transformation à coûts réduits. La 3ème corporation, c’est la corporation des transformateurs, parce que nous voulons transformer nos matières premières ; la 4ème corporation c’est la corporation des producteurs et enfin la corporation de la récupération », explique le président de Gapptiel, Jean Claude Tanda Dongmo.
Les membres de cette association qui ont tenu leur assemblée constitutive le 11 octobre 2023 à Douala, veulent contribuer au développement de l’économie locale. Ce sursaut d’orgueil passe par plusieurs initiatives. « Nous voulons promouvoir la récupération, déjà pour assainir notre pays. Si nos poubelles sont bien traitées, elles seront transformées en une matière première qui peut apporter de la richesse. La diaspora veut bien nous aider avec les technologies, avec le transfert des compétences et en retour, nous pouvons permettre à cette diaspora de mieux investir. Notre diaspora a souvent des problèmes parce qu’elle est déconnectée de la réalité du terrain. Parfois ils investissent sur des choses qui ne marchent pas. Nous voulons leur donner l’occasion de rentrer dans cette chaîne et pouvoir faire la transformation sans problème », ambitionne Jean Claude Tanda Dongmo.
Le soutien de la diaspora
Depuis un an, l’association fixe les bases de son action sous la houlette du triple lauréat du Prix spécial du président de la République dans le secteur des métiers du bois. Des experts pluridisciplinaires sont associés à ces réflexions. La mise sur pied du bureau exécutif national va permettre à l’association d’intensifier ses actions sur le terrain. « Nous voulons, insiste le président, atteindre toutes les populations à la base pour que les mamans qui se retrouvent au fond de nos villages puissent utiliser ces outils mécaniques pour avoir un grand rendement, produire plus, changer leur niveau de vie et ne pas trop souffrir….Aujourd’hui, on veut montrer aux gens qu’on peut avoir une plantation de cinq hectares et travailler seul…».
L’initiative est appréciée et soutenue par les Camerounais de la diaspora. Américain d’origine camerounaise et ancien candidat démocrate au poste de sénateur de l’Alabama, aux Etats-Unis en 2017, Charles Nana constate que « Nous sommes des producteurs de matières premières, mais incapables de les transformer. Si ce projet prend de l’ampleur, nous pourrons transformer localement en ajoutant de la valeur. C’est incroyable que nous produisons du cacao qu’on vend à vil prix. Quand les blancs reviennent avec le chocolat, nous l’achetons à un prix inacceptable ». Il demande au gouvernement camerounais « d’accompagner ces jeunes ingénieurs qui veulent fabriquer des machines pour aider les producteurs locaux. Parce qu’on en a besoin ». Au-delà du soutien de Yaoundé, « nous allons chercher des partenaires américains pour venir investir les dollars au Cameroun et créer des emplois pour les jeunes camerounais », promet Charles Nana.
D.N.
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