Agée de seulement 20 ans, Tamara Essesse Nkom, cinquième fille de l’homme politique Hervé Emmanuel Nkom, défie les attentes en tant que présidente de l’association caritative « Afrique Sans Frontière ». L’Organisation non gouvernementale a été fondée il y a 30 ans par sa mère et s’illustre comme un phare de solidarité et d’engagement en faveur des populations défavorisées du Cameroun et de l’Afrique. Dans cette interview exclusive accordée à La Plume de l’Aigle, la jeune leader présente les domaines de compétences de cette association et partage par ailleurs, les nombreux défis auxquels elle a été confrontée dans sa gestion.  
Tamara Essesse Nkom. Crédit photo: Page Facebook
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Tamara Essesse Nkom : «Grâce à nos bénévoles, nous avons pu distribuer en une semaine, 300 packs alimentaires dans le Cameroun»

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Agée de seulement 20 ans, Tamara Essesse Nkom, cinquième fille de l’homme politique Hervé Emmanuel Nkom, défie les attentes en tant que présidente de l’association caritative « Afrique Sans Frontière ». L’Organisation non gouvernementale a été fondée il y a 30 ans par sa mère et s’illustre comme un phare de solidarité et d’engagement en faveur des populations défavorisées du Cameroun et de l’Afrique. Dans cette interview exclusive accordée à La Plume de l’Aigle, la jeune leader présente les domaines de compétences de cette association et partage par ailleurs, les nombreux défis auxquels elle a été confrontée dans sa gestion.  

Pouvez-vous nous parler de vous et de ce qui vous a motivé à créer cette association caritative ?

Pour parler de moi il faut que je parle un peu de mes parents et particulièrement de ma mère Léonie-Charlotte Essesse. Elle a été experte dans l’Union européenne et c’est elle qui a fondé l’association Afrique Sans Frontière. Malheureusement à l’époque, il y avait énormément de racisme et on ne l’envoyait jamais en mission. C’est dans cette dynamique qu’elle a voulu créer cette ONG pour ne pas que ses œuvres soient décidées par une entité mais par elle-même. Son but principal était la lutte contre le paludisme et le VIH.  Elle a créé l’association il y a trente ans plus exactement et moi je n’ai fait que reprendre les rênes. Tout a commencé quand j’ai décidé de rendre mes vacances au Cameroun plus productives.  Quand je suis revenue un an après mon départ du Cameroun, j’avais 15 ans. Je ne sortais jamais parce que c’était prohibé à la maison dû au fait que mon père Hervé Emmanuel Nkom soit un homme politique. Alors pour profiter de mes vacances, j’ai décidé de donner des cours de soutiens à des jeunes défavorisés. C’est de là qu’est né le projet d’atelier de lecture que je faisais au centre culturel Le Kfé Littéraire situé à Akwa Nord, dans le premier arrondissement de la ville de Douala.  Et c’est grâce au soutien de ma mère qui est propriétaire de ce centre que j’ai décidé de faire le projet sous couvert d’Afrique Sans Frontière. Et aujourd’hui le projet d’Atelier de lecture s’occupe de 400 enfants par vacances, se retrouve dans trois villes au Cameroun, Yaoundé ; Douala et Maroua. Voilà comment mon amour pour l’humanitaire a commencé.

Quels sont les principaux objectifs de votre association et quels types d’action humanitaire menez-vous ? 

Avant d’y arriver, Afrique Sans Frontière a des domaines d’actions bien précis. La santé, l’éducation et le développement durable de façon globale. Et un sous domaine qui est l’insertion professionnelle des plus jeunes qui est une cause qui nous tient vraiment à cœur. Et notre objectif principal dans quelques années serait de contribuer activement autant au développement des jeunes qu’au développement des personnes âgées. De pouvoir lutter contre la précarité, c’est pourquoi en 2023 nous avons choisi comme slogan « Halte à la Précarité. » Et cette lutte tend à s’étendre dans plusieurs domaines : alimentaire, santé, éducation, art et sportif. On essaye de combler les manques et de donner un accès à ces domaines aux gens qui n’en n’avaient pas encore. Mais le domaine principal est celui de l’éducation, des plus jeunes majoritairement. Nous menons nos actions humanitaires par trimestre. Le premier qui s’étend de janvier à mai et qui a pour thème « Partage ton panier ». Il consiste à distribuer des packs alimentaires dans les rues de Douala, Yaoundé et Maroua. Grâce à la mobilisation de nos bénévoles nous avons pu distribuer en une semaine, 300 packs alimentaires dans le Cameroun. Nous avons aussi les programmes éducatifs qui restent notre premier combat en vue d’apporter un plus à la population. Puis nous avons les collectes de fonds comme celle à un million de franc que nous avons fait l’année dernière, pour pouvoir reloger les déplacés internes de la crise anglophone.

Quels sont les principaux défis auxquels vous êtes confrontés dans ce travail ?

Au Cameroun, j’ai été confrontée à trois principaux défis. Vous savez, j’ai commencé l’humanitaire quand j’avais à peine 17 – 18 ans et je me souviens qu’un jour, pendant le projet « Partage ton panier », nous étions allés à l’école publique de Bonaberi, et lorsqu’on a demandé qui était la responsable de projet, je me suis présentée et tout le monde s’est retourné vers moi et ils m’ont dit « non vous êtes trop jeunes, ça ne peut pas être vous…, on veut parler avec votre confrère homme ». Aujourd’hui j’en rigole. Vous savez, quand on est jeune on doit prouver qu’on est crédible surtout au Cameroun où, les jeunes n’ont pas vraiment de place. Le deuxième défi est bien sûr le fait que je sois une femme. Souvent mes confrères hommes, lorsqu’ils sont responsables de projet, ils sont mieux reçus et mieux traités que moi. Moi j’ai souvent eu des parents qui me hurlaient au téléphone or, lorsqu’il s’agissait de mes confrères, ce n’était clairement pas la même chose. Puis le financement, il n’y a pas vraiment de programme étatique pour le financement des associations au Cameroun.

Comment votre association collabore-t-elle avec les communautés locales, vu que vous ne résidez pas au pays ?

Dans chaque ville nous avons des représentants de l’organisation avec qui nous travaillons. Nous faisons toujours l’effort d’avoir des représentants issus de ces communautés afin d’être plus proche des besoins et des mœurs de chaque groupe.

Agée de seulement 20 ans, Tamara Essesse Nkom, cinquième fille de l’homme politique Hervé Emmanuel Nkom, défie les attentes en tant que présidente de l’association caritative « Afrique Sans Frontière ». L’Organisation non gouvernementale a été fondée il y a 30 ans par sa mère et s’illustre comme un phare de solidarité et d’engagement en faveur des populations défavorisées du Cameroun et de l’Afrique. Dans cette interview exclusive accordée à La Plume de l’Aigle, la jeune leader présente les domaines de compétences de cette association et partage par ailleurs, les nombreux défis auxquels elle a été confrontée dans sa gestion.  

L’association caritative « Afrique Sans Frontière » en action chez les tout-petits

D’où viennent les fonds qui vous permettent de mener vos actions ?

Au sein de l’association il y a des cotisations internes qui sont faites et qui permettent aux bénévoles de contribuer lorsqu’il y a un projet qui les intéresse particulièrement. Puis, nous avons des partenaires comme la Communauté Urbaine de Douala, Le club PAD, Bâtir et Développer qui est un club de l’Unesco, Dangoté Ciment et même d’autres associations telles que, Chrétiens Unis et j’en passe. Nous avons pas mal de personnes qui nous accompagnent dans le processus de financement.

Quelle est votre vision à long terme pour votre association ?

Dans un premier temps j’aimerais qu’Afrique Sans Frontière devienne une association de jeune, aujourd’hui la majorité de nos responsables sont des jeunes qui sont soit en master, soit qui travaillent déjà ou qui ont arrêté l’école. On veut des jeunes qui vont penser des projets adaptés à leurs communautés, aux problèmes auxquels nous les jeunes faisons face dans notre pays. Je veux qu’Afrique Sans Frontière soit l’association Numéro un au Cameroun ou au pire dans le top 5. Je veux qu’en regardant Afrique Sans frontière demain, qu’on ne voit pas uniquement une association qui s’occupe des orphelins mais une ONG qui se bat pour le développement de sa communauté, de son pays et tout cela passe par son éducation.

Pour les jeunes comme vous qui aspirent à s’engager dans des actions humanitaires, quels conseils leur donneriez-vous ?

J’aimerai leur dire que faire dans l’humanitaire c’est comme faire du business, mais pas lucratif. Il faut également aimer apprendre, mettre ses intérêts de cotés pour penser collectif, il faut aimer networker, il faut avoir soif de rencontrer du monde car c’est de cette manière que vos projets vont tenir et construire son caractère. Car, l’humanitaire c’est faire du leadership. Un bon leader doit savoir dealer avec le caractère des autres, les pensées et même les siennes. Avoir des épaules solides parce qu’il y aura forcément des projets qui vont vous bouffer du coup, il faut être apte à les gérer. Faites ce que vous aimez, ne faites pas des projets juste sur un coup de tête sinon ça n’a pas de sens, faites des projets qui parlent à votre cœur et qui vous permettrons de mettre le meilleur de vous-même. Parce qu’une fois que vous donnez le meilleur, il n’y a rien qui puisse vous dépasser.

Comment les personnes intéressées peuvent-elles soutenir votre association ? 

Vous pouvez soutenir l’association de plusieurs façons. Le premier soutien c’est le partage : suivez-nous sur Instagram, Facebook et X (ancien Twitter). Vous pouvez aussi vous engager au sein de l’organisation en nous envoyant votre cv directement ou alors vous pouvez devenir donateur et faire des dons ponctuels ou en fonction de ce qui vous parle le plus.

Entretien mené par Sillo Epée, Stagiaire

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