Y aurait-il des raisons d’espérer que suite à cette injonction du chef de l’Etat par l’intermédiaire du ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République au secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Défense, chargé de la gendarmerie nationale, de mener une enquête et lui rendre compte dans les brefs délais, on aboutirait à des conclusions qui satisfassent tout le monde ? 
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Spoliation du patrimoine foncier au Cameroun : Paul Biya ouvre la boîte de Pandore

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Y aurait-il des raisons d’espérer que suite à cette injonction du chef de l’Etat par l’intermédiaire du ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République au secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Défense, chargé de la gendarmerie nationale, de mener une enquête et lui rendre compte dans les brefs délais, on aboutirait à des conclusions qui satisfassent tout le monde ? 

Cette fois-ci, il est bien question des « vraies hautes instructions » du chef de l’Etat, à la considération de la correspondance n°221/DF/SG/PR du 23 juillet 2024, portant sur la mise en place d’une commission d’enquête mixte sur la spoliation du domaine privé de l’Etat et les atteintes à la propriété foncière des particuliers.

A ce sujet, le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République, au secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Défense, chargé de la gendarmerie nationale écrit, suite à une liste non exhaustive des cas d’atteinte à la propriété foncière qui impliquerait notamment les services du ministère des Domaines, du cadastre et des affaires foncières, « j’ai l’honneur de vous répercuter les très hautes instructions de monsieur le président de la République prescrivant de mettre sur pied, de toute urgence, une commission mixte SED/GN-DGSN à l’effet d’enquêter en profondeur et d’établir les responsabilités des différents acteurs impliqués dans la spoliation du domaine privé de l’Etat et les atteintes à la propriété foncière des particuliers au cours de la période 2020-2024 ». Et de conclure : « vous voudrez bien me faire parvenir, après objet rempli, le rapport issu de cette enquête, pour très haute appréciation de monsieur le président de la République ».

Cris de détresse

A l’exemple de ce qui est contenu dans les Saintes écritures, s’agissant des pleurs des enfants d’Israël montés jusqu’à Dieu, ceux des victimes des atteintes à la propriété foncière des particuliers au-delà de la spoliation du domaine privé de l’Etat, sont certainement montés en haut lieu. Car il faut le dire, l’accaparement des terres pour des motifs divers et parfois insensés, semblait déjà se transformer en une vulgaire banalité à laquelle il fallait se conformer désormais, s’il ne s’agissait pas de résignation. Dans les prétoires, 75% des affaires enrôlées relèvent des litiges fonciers. Dans les villes et campagnes, les mécontentements sont légion. Dans la ville de Douala, l’affaire Dikolo est encore fraîche dans les mémoires. On pourrait en dire de même pour la British American Tobacco qui, embourbée dans un litige foncier, non seulement dénonce une expropriation irrégulière de ses terrains du quartier Bastos, à Yaoundé, en appelle à Paul Biya. Devrait-on croire qu’au terme de cette enquête, une solution efficace et définitive sera trouvée au-delà de l’application et du respect des lois de la République ? On ne perd rien à attendre.

Martin Paul Akono

 

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