Une centaine de conducteurs professionnels de la compagnie privée camerounaise de transport interurbain des personnes est formée par Securoute academy, sous le regard bienveillant du ministère des Transports.
Après l’accident de l’un de ses bus prestige qui a fait deux morts et neuf blessés après le village Sombo, situé entre Douala et Yaoundé, le 12 août 2024, le ministre des Transports, Jean Ernest Ngalle Bibehe avait formulé plusieurs recommandations à l’endroit de la compagnie Finexs voyages. Parmi lesquelles le recyclage de ses chauffeurs. La cheffe service des transports interurbains des voyageurs au ministère des Transports s’est rendue à la direction générale de la compagnie à Douala mardi 10 septembre 2024 pour se rassurer que les recommandations de sa hiérarchie sont effectives sur le terrain. C’était également l’occasion pour elle d’assister à l’ouverture de la séance de recyclage des chauffeurs de la compagnie sur la conduite défensive.
Après avoir loué les performances de Finexs voyages, Diane Kontchou va rappeler les trois causes des accidents de la circulation au Cameroun : « On a trois facteurs principaux des accidents. On a les facteurs humains (l’excès de vitesse est la cause principale des accidents sur les routes au Cameroun), matériels et les infrastructures ».
Depuis sa création en 2003 par Edmond Pierre Félix Etoundi, cette compagnie de transport interurbain des personnes accorde une place de choix à la sécurité routière et à la formation de ses chauffeurs, « car la vie des milliers de personnes dépend directement de leur capacité et de leur santé », précise le nouveau directeur général de Finexs Cameroun, Mathias Indinibole.
Recyclage permanent
A en croire le directeur général, avant d’être recrutés à Finexs, les chauffeurs doivent être titulaire d’un permis de conduire de catégorie D et justifier d’une expérience professionnelle au poste. Mais ce n’est pas tout, une fois le préalable rempli et après enquête de moralité, le postulant chauffeur doit passer l’épreuve de test- essai sous le contrôle des chauffeurs rompus au métier et à ses complexités. « Cette culture de la sécurité chère à Finexs voyages a présidé à l’achat des bus toujours à l’état neuf et plombés à la construction pour ne pas excéder 100km/H ; la mise en place depuis 2011 du contrôle de l’ensemble de ses bus par système de géolocalisation GPS qui renseigne sur l’attitude des chauffeurs au volant ; la création en 2021 du service de santé et sécurité au travail supervisé par un médecin du travail avec des infirmeries fonctionnelles dans chacune de nos agences de Yaoundé et Douala en plus du suivi ophtalmologique du personnel navigant… ».
Malgré la mise en place de ce dispositif, Diane Kontchou pense qu’un « chauffeur qui cesse d’apprendre doit arrêter la conduite. Il faut se recycler en permanence », insiste-t-elle. L’organisation régulière des stages de recyclage et de perfectionnement pour le maintien d’un niveau soutenu de connaissances des nouveaux bus et la maîtrise de la conduite à haute intensité est dans l’ADN de Finexs voyages qui travaille avec des consultants chevronnés.
Directeur général de Securoute academy, Martial Manfred Missimikim et ses équipes recyclent régulièrement les chauffeurs de la compagnie sur la sécurité routière. La séance de formation de cette année porte sur la conduite défensive. « Il s’agit de rappeler aux conducteurs professionnels les techniques qui leur permettent d’anticiper, de lire et de gérer les autres usagers de la route pour éviter les collisions qui conduisent souvent aux accidents et qui font des morts et des blessés », explique l’encadreur, qui se réjouit (non sans regretter l’accident du 12 août) du fait que « depuis la dernière formation en 2022, nous avons fait deux ans sans accident ».
Pour cette journée du 10 septembre 2024, Martial Manfred Missimikim propose également aux chauffeurs un contenu axé sur les règles de conduite sur les autoroutes. « Comme vous le savez, le Cameroun vient de construire trois autoroutes notamment l’autoroute de Kribi, de l’aéroport de Nsimalen et récemment Yaoundé-Douala. Nous pensons que d’un moment à l’autre, le gouvernement peut décider d’ouvrir ces routes à la circulation ».
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