Pour son patriotisme économique et son exceptionnel engagement pour l’industrialisation de la filière cacao au Cameroun, le capitaine d’industrie Emmanuel Neossi se verra décerner ce vendredi 13 novembre à Douala, le titre honorifique de docteur honoris causa.
L’initiative de l’Université Populaire Afrique Evolution (UPAE) célèbre les vertus du travail, l’engagement pour l’entreprenariat et l’esprit de partage de don de soi pour la réussite de tous. Des valeurs chères à Emmanuel Neossi.
Dans un environnement marqué par une crise des valeurs et la perte des repères, le profil de cet homme d’affaires, « un self made man » parti de rien pour permettre au Cameroun de reconquérir un pan de sa souveraineté économique, s’impose comme modèle à la jeunesse camerounaise appelée à relever des défis majeurs. Emmanuel Neossi en a relevé tout au long de sa vie.
Né dans une famille polygamique à Fondjomoko par Kekem dans le département du Haut Nkam, région de l’Ouest, Emmanuel Neossi, après des tribulations sur le plan scolaire à Bafang, retourne dans son village natal où sa mère va lui céder son champ pour qu’il démarre sa nouvelle vie de planteur comme son géniteur. Il s’y consacre corps et âme et comme par hasard, alors qu’il vend ses deux sacs de cacao annuel, il est approché par des amis pour devenir coxeur. Après hésitations, il s’y essaie et trouve du succès grâce à son honnêteté et son sens du partage. D’année en année, il va étendre sa zone d’achat et augmenter ses quantités au point de devenir dans les années 2000, l’un des plus gros exportateurs de fèves brutes.
Cependant, en observant son environnement, il comprend qu’il faut passer à la phase de transformation industrielle des fèves. L’idée de l’industrialisation germe et en 2015, il crée Neo Industry, la première industrie à capitaux locaux de transformation des fèves de cacao en produits semi-fini. Malgré les vicissitudes de l’environnement, Neo Industry ne cesse de s’agrandir dans la perspective de permettre à l’État du Cameroun de réaliser l’objectif de transformation locale de 50% de fèves pour capter la plus-value générée par le marché mondial du cacao et du chocolat. L’Afrique qui produit 80% du cacao mondial ne reçoit qu’à peine 1% des revenus de ce marché car elle exporte sous forme brute l’essentiel de sa production. Grace aux hommes comme Emmanuel Neossi, l’inversion de cette tendance est engagée.
C’est cet homme qui sera honoré ce vendredi 13 décembre 2024 dans la capitale économique camerounaise.
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