C’est en vue d’avoir des idées un peu plus précises qu’un groupe d’experts était en conclave à Douala au Cameroun, ce 19 juin 2024 pour examiner les progrès accomplis par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (Cea), en collaboration avec l’Union africaine (UA). L’intégration économique de l’Afrique étant à lire en filigrane.
L’objectif visé par la réunion du groupe d’experts est clair et précis : évaluer et améliorer l’implémentation du Plan d’action pour la dynamisation du commerce intra-africain (Biat), de sorte qu’il soit en conformité avec les objectifs d’intensification de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). S’il s’agit d’évaluer et d’améliorer un processus, c’est qu’étant déjà en cours, il y a quelques manquements. C’est la raison pour laquelle la réunion qui s’est tenue à Douala à l’hôtel Krystal Palace était une base à travers laquelle il sera possible d’examiner le projet de rapport intitulé « Cadre pour la dynamisation du commerce intra-africain (Biat), dix ans après : Progrès, défis de mise en œuvre et implications pour la Zlecaf ».
De ce socle formé, les points de vue des experts en particulier des Communautés économiques régionales (Cer) et d’autres parties prenantes seront pris en compte dans la perspective d’étoffer encore plus le contenu de l’existant, de voir dans quelle mesure peaufiner sa solidité analytique et de garantir la robustesse des données ainsi que des recommandations.
Alors qu’il est reconnu de tous que l’intégration commerciale constitue l’une des voies les plus indiquées pour la croissance inclusive et le développement économique en Afrique, à la considération du potentiel de l’Afrique, il est tout de même paradoxale que les exportations issues du continent africain au niveau mondial, ne se situent qu’à environ 3 %. D’où l’urgence d’une intensification du commerce intra-africain au-delà de l’industrialisation. Le fait est d’autant plus avéré que les exportations et les importations intra-africaines ne se situent qu’à hauteur de 17,8% et 14,6% respectivement. Ce qui est bien inférieur aux niveaux observés en Europe et en Asie. Alors même que dans le cadre de la Zlecaf, il a été noté des avancées significatives compte tenu du fait que 47 pays sur les 54 que compte le continent ont ratifié l’accord en avril 2024 alors que les échanges commerciaux ont commencé le 1er janvier 2021, il y a lieu de prendre véritablement le taureau par les cornes. Il y va de l’intégration et du développement tous azimuts du continent noir, étant entendu qu’en intégrant le commerce intra-africain dans les stratégies nationales, en impliquant le secteur privé dans l’élaboration des politiques, en améliorant les produits alimentaires et les services, la simplification des réglementations commerciales, la réduction des temps de transit, l’optimisation des postes frontières et l’intégration de la gestion des frontières, tout pourra être encore plus aisé. Le Biat ayant identifié sept groupes clés pour sa réussite, à savoir : la politique commerciale, la facilitation des échanges, la capacité productive, l’infrastructure liée au commerce, le financement du commerce, l’information commerciale et intégration des marchés de facteurs.
MPA
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