Cinq jours après les sorties du ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana et des Boissons du Cameroun, les tenanciers des débits de boisson de la capitale économique camerounaise font profil bas et restaurent le prix de la bière. Immersion dans certains coins chauds du quartier Brazzaville, à Douala 3ème.
L’augmentation illégale du prix de la bière a mal retenti dans les oreilles de Luc Magloire Mbarga Atangana, qui n’est pas passé par quatre chemins pour rappeler à l’ordre les tenanciers des débits de boisson. Dans un communiqué rendu public le 04 novembre 2024, le patron du commerce fait savoir que « la récente initiative des exploitants des débits de boisson, qui s’est traduite par une augmentation unilatérale du prix de la bière et des boissons hygiéniques et qui ne correspond pas à ces deux cas de figure, est par conséquent nulle et de nul effet. En d’autres termes, le prix de la bière et des boissons hygiéniques reste inchangé et tout contrevenant s’expose à la rigueur de la loi ».
Face à cette mise au point du ministre, les tenanciers des débits de boisson n’ont pas eu autre choix que de ramener le prix de la bière au tarif normal (650 FCFA). Le dimanche 10 novembre 2024, dans un bar situé au quartier Brazzaville, lieu-dit Michelin dans le troisième arrondissement de Douala, la mise en garde du ministre alimente les débats. Il est 17 heures. Des hommes et femmes sirotent quelques bières. L’ambiance est au beau fixe. Assis devant une petite Guinness, Gabriel Assa se réjouit de la restauration du prix de la bière. « Ici nous buvons sans aucune crainte. La bouteille de bière est à 650F. La hausse du prix est terminée ». A côté de lui, Ousmane Decap Decap lui, remercie le ministre du Commerce : « Merci monsieur le ministre. Je suis venu avec l’idée que si jamais le prix n’est pas revu, j’appelle le numéro 1517 mais maintenant je peux boire tranquillement ». Le 1517 est le numéro vert mis sur pied par la Commission nationale anti-corruption (CONAC).
A quelques jets de pierres se trouve une autre buvette nommée « Aїssatou bar ». Jeannette S, la gérante, se dit elle aussi heureuse du retour du prix de la bière. « Depuis le 1er novembre, je n’ai eu que des problèmes avec les clients. Je suis vraiment contente que les choses aient changé. J’ai aujourd’hui beaucoup de clients, c’est rassurant », lance-t-elle. Pierre Kondonga, un habitué des lieux peut désormais s’offrir le luxe d’augmenter quelques bières à sa facture sans se casser la tête dans les « faux calculs », réjouit-il.
Le coup de pouce de Boissons du Cameroun
Si les tenanciers des débits de boisson ont décidé de se rétracter, c’est en partie grâce à Boissons du Cameroun. L’entreprise citoyenne s’est résolue depuis le 1er novembre 2024, « à instaurer des frais de chargement correspondant à des prestations de manutention, de contrôle et de mise à disposition des bouteilles de bières et alcools mis en verre consignés », lit-on dans un communiqué de presse de la structure, rendu public le 5 novembre dernier, un jour après la sortie du ministre du commerce.
Ceci étant dit, les distributeurs étaient donc appelés à retirer les 600 FCFA supplémentaires ajoutés sur le prix initial d’un casier de bière (7200 FCFA), afin de stabiliser le prix de la bouteille à 650 FCFA et protéger le pouvoir d’achat des consommateurs.
Christophe Dimissigue, stagiaire
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