Ce professeur des universités, agrégé en sciences économiques, revient sur les désaccords qui découlent de la théorie de « l'infinitique inclusive » relativement à la journée scientifique sur la pensée économique africaine. Un concept créé par Daniel Ngassiki, Ambassadeur de la République du Congo au Cameroun qui explique que l'infinitique inclusive a une vocation qui est de dire aux Africains, il n'y a pas comme unique modèle pour un État qui cherche des ressources l'endettement extérieur et intérieur. On peut financer les besoins du développement différemment.
Pr Chicot Eboué
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Pr Chicot Eboué : « si l’État décide de valoriser son patrimoine et que les Africains s’en mêlent, ceci pose beaucoup de problèmes aux scientifiques »

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Ce professeur des universités, agrégé en sciences économiques, revient sur les désaccords qui découlent de la théorie de « l’infinitique inclusive » relativement à la journée scientifique sur la pensée économique africaine. Un concept créé par Daniel Ngassiki, Ambassadeur de la République du Congo au Cameroun qui explique que l’infinitique inclusive a une vocation qui est de dire aux Africains, il n’y a pas comme unique modèle pour un État qui cherche des ressources l’endettement extérieur et intérieur. On peut financer les besoins du développement différemment.

Différemment comment ? S’interroge le Pr Chicot Eboué. En effet, Monsieur Ngassiki dit qu’il existe un capital national, un patrimoine pour chaque pays africain et ce capital peut être valorisé sur les marchés financiers que ce soit les marchés domestiques ou les marchés étrangers et que là il s’agit des techniques de financement.

Les désaccords

Selon le Pr EBOUÉ, sur le plan de la forme, M. Ngassiki pose deux problèmes différents qu’il confond dans son ouvrage à savoir que si on veut financer les besoins du développement, ça passe par l’approbation de ce patrimoine valorisé et les missions d’actions souveraines des États. En réalité émettre des actions oblige à ce qu’on achète ces actions. Donc les citoyens doivent acheter ces actions qui sont des droits de propriété et puis l’État doit leur payer un dividende. Mais en fait, pense le Pr Eboué, « il y a deux problèmes. Si l’État veut se financer, il s’endette vis à vis de ses propres citoyens et de ses obligations d’État. Par exemple les emprunts d’État que le Cameroun met en place en ce moment. 150 milliards que le Cameroun veut emprunter à un taux d’intérêt de 7% et puis cet emprunt-là s’il a 5 ou 7 ans d’âge, l’État va chaque année en réalité renouveler les emprunts. Ceux qui arrivent à maturité sont suppléés par de nouveaux emprunts ».

La nouveauté avec M. Ngassiki, explique le Pr Eboué, est que ces emprunts au lieu qu’ils donnent lieu à des intérêts payés chaque année, ils pourraient donner lieu à des émissions d’actions souveraines. Par exemple, souligne cet économiste, « vous me prêtez 10 millions, moi j’ai une entreprise. Au lieu que je vous rembourse chaque année 7% sur la totalité des 10 millions, je choisi de vous donner une action sur mon patrimoine à hauteur de 7%. C’est ce qu’on appelle une obligation convertie de la masse. » Mais poursuit-il, « l’intérêt c’est que c’est une action souveraine, une action d’État donc vous ne devez pas peut être la rendre. Ça pose des difficultés. Voilà les problèmes des accords ».

Autrement dit, souligne le Pr Eboué, M. Ngassiki nous dit que l’Afrique et chaque pays africain a un patrimoine. Lequel patrimoine appartient aux citoyens. Ceux-ci doivent chercher les moyens de s’approprier ce patrimoine pour les aider, les marchés financiers sont capables. Toutefois, émet le Pr Eboué, « si l’État décide de valoriser ce patrimoine et que les Africains « s’en mêlent », cela pose beaucoup de problèmes aux scientifiques. Néanmoins, c’est une lueur d’espoir ».

Autre hypothèse

Le Pr Eboué présente par ailleurs l’hypothèse d’un collègue à lui professeur à Nancy, qui lui pense également différemment. Ce dernier forme des conseillers exécutifs d’État chargés des finances publiques avec le même but, c’est-à-dire que les États financent le développement sans endettement. Par ailleurs cet autre professeur se propose plutôt de former des conseillers exécutifs d’État chargés de la fiscalité et lesdits conseillers vont signer des contrats avec des États pour imaginer de nouvelles sources fiscales qui rapporteront des ressources aux États sans que ceux-ci ne s’endettent. Donc, « détermination de nouvelles ressources publiques pour le financement des besoins publics sans endettement intérieur ni extérieur. Mais, à la condition que l’État effectivement rémunère ces conseillers, qu’il trouve des innovations financières pour intéresser le public », explique-t-il.

                                                                                                                                                  Francine Atangana

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