Par le Pr Narcisse Mouelle Kombi
La quête de la liberté et de la démocratie a souvent été, dans l’imaginaire et la mémoire de bien des peuples, un phare illuminant l’horizon de leur odyssée collective. Mais, rêver de la démocratie et de la liberté comme des fatalités qui s’imposeraient primordialement et automatiquement à toutes les sociétés, par une espèce d’ordonnance divine ou par un déterminisme céleste, reviendrait à alimenter la vision mythique d’un ordre social, fruit de la providence ou de la fatalité, don prodigieux d’une occurrence miraculeuse.
L’histoire nous enseigne plutôt que les organisations sociales, les institutions politiques ainsi que les structures normatives sont des constructions ou des élaborations, des conquêtes ou des acquisitions. Ceci, généralement sur l’initiative, à l’instigation ou sous l’impulsion d’hommes exceptionnels ou providentiels.
L’œuvre admirable et remarquable d’un Grand Visionnaire
La trajectoire et l’histoire politiques du Cameroun mettent en évidence le rôle majeur, précurseur, prépondérant et incontestable du Président Paul BIYA en matière de démocratisation, de libéralisation de l’espace public et de consolidation de l’Etat de droit au Cameroun ces quatre dernières décennies.
Cette œuvre, admirable et magnifique, n’est ni celle d’un démiurge ou thaumaturge, ni celle d’un magicien ou prestidigitateur. Elle est, de manière concrète et tangible, celle d’un homme d’Etat visionnaire, d’un architecte volontariste et lucide de la réalité, qui inscrit la finalité et l’objectivité de ses actes dans un idéal de valeurs rédemptrices et d’impératifs salutaires.
Souvenons-nous, dans Son discours du 21 janvier 1984, le Président Paul BIYA déclarait : _« Les principaux axes du projet de société qui sous-tend le Renouveau ont été définis, annoncés, approuvés : la rigueur et la moralisation, la libéralisation et la démocratisation … »_ et dans Son célèbre ouvrage Pour le Libéralisme Communautaire, publié en 1986 (réédité en 2018), l’Illustre auteur écrit : _« Au peuple camerounais, je propose la transformation en profondeur des principes et institutions politiques actuels en vue d’instaurer un cadre de vie plus épanouissant pour l’homme »._
Au surplus, dans une interview retentissante du 21 juillet 1990 avec Yves Mourousi sur Radio Monte Carlo, Il déclarait vouloir que l’histoire retienne de Lui l’image de l’homme qui a apporté à son pays la démocratie et la prospérité.
Force est de constater la sincérité, la pertinence et la cohérence de ces déclarations, en résonance avec la réalité. A l’opposé du misonéisme, cette attitude traduisant une aversion tenace pour tout ce qui est nouveau et donc l’hostilité à tout changement, *le Président Biya énonce des idées fortes, novatrices et avant-gardistes, qui bousculent l’ordre ancien et en appellent à une « dynamique nouvelle ». Ses paroles, telles une fusée déchirant les ténèbres, telle une envolée d’étincelles pétillantes, avec la fulgurance et l’éclat de leur lumière, sont annonciatrices d’une aube nouvelle.*
De par l’éloquence et la puissance de Ses paroles, et même de par ses aposiopèses, signes de l’intelligence et de la sagesse de Ses silences, Paul Biya apparait comme un modèle de ce que Caton l’Ancien appelait un vir bonus, dicendi peritus. C’est-à-dire un homme de bien sachant s’exprimer et habile dans l’art d’agir. Un homme ayant le souci de la vérité et de la sincérité, de la justice et de la justesse, de la persuasion davantage que la séduction.
En dépit des réticences et des résistances, Paul Biya le réformateur a accompli une grande et belle œuvre politique. Nous prenons ici l’œuvre dans son acception la plus noble… Cette œuvre est celle, immense d’un grand homme d’Etat courageux. Depuis la Grèce antique, le courage a été considéré comme la vertu politique cardinale. Platon y voyait l’un des piliers fondamentaux devant soutenir toute activité politique orientée vers la recherche du bien commun et motivée par l’accomplissement de la justice.
Plus près de nous, la politologue et philosophe américaine d’origine allemande Hannah Arendt, décédée en 1975, enseignait que l’idée de courage apparait comme le moteur de toute entreprise de nature à impacter positivement l’histoire, le vecteur de toute œuvre apte à ouvrir des perspectives heureuses à un peuple ou à une collectivité humaine.
A travers leur courage, de grandes figures comme Winston Churchill, Charles de Gaules, Nelson Mandela, Gandhi et bien d’autres se sont illustrées et singularisées dans l’histoire.
Paul BIYA : « le prométhéen », éclaireur du champ de la démocratie et des libertés
Au moment où Paul BIYA succède au Président Ahmadou Ahidjo le 06 novembre 1982, le Cameroun évolue dans un contexte politique monolithique marqué par l’hypertrophie impériale d’un parti unique et l’hypercentralisation du pouvoir. Le champ des libertés individuelles est relativement sclérosé. Il règne alors comme une espèce de torpeur et de psychose chez des citoyens sur qui semble peser, dans une certaine mesure, une épée de Damoclès liberticide.
La construction de la démocratie au Cameroun n’a pas été un long fleuve tranquille. L’entreprise Biyaïste de démocratisation et de libéralisation au Cameroun a tous les traits d’une symbolique prométhéenne. Dans la mythologie grecque, Prométhée, qui passe pour l’initiateur de la première civilisation humaine, est réputé avoir dérobé le feu aux dieux pour le mettre au service de l’humanité.
Frère d’Épiméthée, titan du conseil avisé et de la prévoyance, lui-même mari de l’énigmatique Pandore (avec sa fameuse boîte maléfique), Prométhée se signale principalement par deux figures emblématiques et symboliques : le héros porteur de la flamme lumineuse et le héraut de la libération de l’humanité (nous faisons ici allusion à l’image de Prométhée enchaîné puis libéré). Mais, Prométhée est aussi le père de Péitho, la divinité de la persuasion, de l’éloquence et de la parole séductrice.
Si l’on considère que la mythologie enseigne sur les dieux autant qu’elle renseigne sur les hommes, alors de ces allégories, l’on peut inférer l’image d’un Paul BIYA « prométhéen », éclaireur héroïque et libérateur engagé de l’arène politique camerounaise contemporaine.
L’entreprise de démocratisation et de libéralisation, dont le déclic a été donné par l’Homme du 6 novembre fut une quête patiente et obstinée, progressive et progressiste, volontariste, sur un chemin escarpé et sinueux où les obstacles, les embûches et autres facteurs déstabilisants furent légion.
Malgré l’arrogance des éléments rétrogrades et réactionnaires, en génial chef d’orchestre, Paul BIYA s’est élevé au diapason des aspirations et des espérances du peuple camerounais. Il a su donner la mesure du processus de rénovation et de réformation de l’espace politique. Il a su imprimer une cadence à la promotion et à la valorisation des libertés publiques. Il a accéléré remarquablement le rythme de la consolidation de l’Etat de droit, c’est-à-dire celui dans lequel le pouvoir se soumet au droit et n’est légitimé à agir que dans le cadre du droit.
Depuis 1966, le Cameroun connait un monopartisme de fait, mais omnipotent avec l’UNC. Le 24 mars 1985 à Bamenda, à l’issue du 4e congrès ordinaire de l’UNC, le nouveau Chef de l’Etat porte sur ses fonts baptismaux le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC).
Dans Pour le Libéralisme Communautaire, Il souligne clairement le caractère provisoire d’un parti unique dont la démocratisation interne se manifestera par les élections des responsables des organes de base dès 1986 et la pluralité de candidatures concurrentes aux scrutins politiques républicains.
Les élections municipales du 25 octobre 1987, comme les élections législatives du 24 avril 1988, confirmeront cette nouvelle tendance démocratique interne dans le parti du Renouveau.
Par la suite, le 28 juin 1990, dans son rapport de politique générale au congrès du RDPC, le président national invite les militants de son parti à se préparer à une éventuelle concurrence, en considération de ce que d’autres valeurs de référence ou courants de pensées existent ou peuvent exister dans la nation. De la sorte, un « printemps camerounais » est en germination. Dans cette mouvance, de nombreux opposants bannis, exilés et réfugiés politiques retournent au Cameroun ; les prisonniers politiques sont libérés ; des condamnés politiques amnistiés et réintégrés dans leurs droits civiques. Plusieurs s’impliquent immédiatement dans les batailles politiques in situ.
Encore fallait-il encadrer juridiquement le pluralisme politique intégral et organiser, dans un pays aussi complexe que le Cameroun, caractérisé par une extraordinaire diversité culturelle et une grande hétérogénéité ethnique, « la coexistence pacifique d’opinions et d’intérêts pluriels et conflictuels », dans le champ politique.
Le 19 décembre 1990 marque à cet égard un tournant déterminant, avec la promulgation d’une série de lois baptisées « code des libertés ». La fameuse ordonnance n°62/OF/18 du 12 mars 1962 est abrogée. Une loi officialise l’existence du multipartisme au Cameroun et consacre ainsi la liberté de création et d’adhésion de tout citoyen au parti politique de son choix. Dans la foulée, des dizaines de partis politiques sont légalisés et aujourd’hui, l’on dénombre plus de 200 formations politiques ayant une existence légale dans notre pays.
Certes, l’avènement du multipartisme au Cameroun a été émaillé de diverses péripéties à Douala (incident avec le comité de coordination pour le multipartisme et la démocratie), à Yaoundé (marche contre le multipartisme précipité), à Bamenda (marche tragique du 26 mai 1990). Les fameuses villes mortes, avec leur cohorte de drames, les campagnes de désobéissance civile ont impacté de manière pathologique la vie de la nation.
Face au risque d’anarchie et de chaos, face aux menaces à la paix, à la sécurité et à la stabilité de la nation, le Président Paul BIYA déclarera : _« Nous avons instauré le multipartisme pour mettre fin à l’arbitraire et consacrer définitivement la primauté de la loi et non pour mettre le Cameroun à feu et à sang. »_ Aussi, en appelle-t-il à une transition démocratique « apaisée » et pacificatrice dans un moule consensuel et des sillons concertés. A travers une politique d’ouverture, il a associé de nombreux leaders politiques de l’opposition à la gestion des affaires publiques et en a promu comme ministres dans des gouvernements successifs.
L’Homme du Renouveau, promoteur d’une nouvelle physionomie politique du Cameroun
L’œuvre de reconfiguration d’une société post monolithique nécessite une grande maitrise de la réalité historique, politique, sociologique, humaine, culturelle et même économique.
Malgré les soubresauts périlleux et les péripéties frileuses, le processus d’instauration du multipartisme a été maitrisé et, sous l’impulsion du Président de la République, une réponse démocratique et efficace a été donnée aux turbulences de la rue.
L’option pour une construction concertée de la transition démocratique s’est manifestée à travers la Rencontre Tripartite de novembre 1991 et aussi à la faveur du Large Débat national autour d’une nouvelle Constitution.
En effet, il n’est pas sans intérêt de rappeler que ce processus s’est fait de manière endogène et que la part de la causalité extérieure et des pressions exogènes y est relativement infime. Aussi, le Chef de l’Etat a-t-il refusé de céder au mimétisme politique influencé par le concert des chants de sirènes vantant la Conférence Nationale Souveraine comme une panacée, alors même que, dans le contexte socio-politique camerounais, celle-ci apparaissait « sans objet ». Il était alors de bon ton de considérer l’accélération de l’histoire politique des Etats africains tantôt comme la conséquence du fameux discours de la Baule du Président français François Mitterrand, tantôt comme la résultante du vent de l’Est soufflant après la chute du mur de Berlin.
Dans certains Etats africains, le changement de régime ou encore l’alternance aura été l’aboutissement soit d’une dynamique insurrectionnelle, soit d’un putsch militaire. *Ces coups de force ou processus violents n’ont jamais été la garantie d’une accélération de la libéralisation ou du perfectionnement démocratique du régime.
Sous l’impulsion du Président Paul BIYA, le Cameroun est l’un des pays africains s’étant le plus remarquablement arrimé à ce que Samuel Huntington a appelé « la troisième vague de la démocratisation » et plus généralement à la civilisation démocratique des mœurs politiques.*
A l’actif du Président Paul BIYA, on peut citer pêle-mêle : l’émergence de contre-pouvoirs, la libéralisation de la presse, la libéralisation de l’activité syndicale, la consolidation de la société civile camerounaise, l’ouverture du pouvoir à la participation citoyenne, l’émergence de nouveaux espaces de liberté, la libération de la parole, la rationalisation accrue du pouvoir, la transformation des structures autoritaires « fermées » en structures démocratiques « ouvertes », etc.
Il y a ainsi un foisonnement de marqueurs de l’effectivité de l’avènement d’une société pluraliste n’imposant pas un modèle unique de pensées, d’inspiration ou de comportements mais, intégrant la richesse inhérente à la pluralité des schémas d’expressions, de visions et d’opinions, à la rentabilité des expériences nourries par le respect du droit à la différence.* Sont ainsi valorisées l’hétérogénéité, la multiplication et la diversification des imaginations créatrices s’exprimant par exemple dans les médias classiques (presse écrite, radiodiffusion et télévision) et les nouveaux espaces d’expression que sont les réseaux sociaux. Ces médias, affranchis de la censure, parfois espaces de libertinage, d’affabulations et de diffamations, objets de condamnations du Conseil National de la Communication. Ces réseaux sociaux sur lesquels sont souvent relevés des dérives et des excès, des déviances et des abominations, contre lesquels le Président de la République a mis en garde la jeunesse dans Son Discours du 10 février 2021. Certes, dans une société pluraliste, le débat contradictoire peut contribuer à l’amélioration des décisions publiques.
Le Grand Homme d’Etat, initiateur de la rationalisation accrue de l’exercice du pouvoir
Tel qu’il est exercé par le Président Biya, le pouvoir se caractérise éminemment par sa dimension légale-rationnelle au sens où l’entendait Max Weber. Divers traits, dont les réformes constitutionnelles et la dynamique normative sont promotrices, en sont révélateurs : il en est ainsi de l’effectivité de la séparation des pouvoirs, de la décentralisation de l’exercice du pouvoir exécutif (un Premier Ministre, Chef du Gouvernement existe), de la consolidation des institutions représentatives, du renforcement du pouvoir judiciaire, de la décentralisation etc.
Les pouvoirs du Parlement en matière législative et de contrôle de l’action du Gouvernement ont été renforcés. Le bicaméralisme, consacré par l’article 14 de la loi constitutionnelle du 18 janvier 1996, est effectif, avec l’institution d’un Sénat, à côté de l’Assemblée Nationale.
La même loi consacre l’émergence d’un pouvoir judiciaire autonome au Cameroun. La nouvelle organisation judiciaire, à la faveur de la loi n°2006/015 du 29 décembre 2006 portant organisation judiciaire, fait de la Cour Suprême la plus haute juridiction de l’Etat en matière judiciaire, administrative et de jugement des comptes. Elle comprend une Chambre judiciaire, une Chambre administrative et une (nouvelle) Chambre des comptes. Il s’agit là d’une évolution significative de la volonté de moderniser l’outil judiciaire et de mieux l’adapter aux exigences de l’Etat de droit.
La justice administrative a également été significativement réorganisée et décentralisée. A cet effet, un tribunal administratif a été créé dans chacun des chefs-lieux de région. Les tribunaux administratifs connaissent en premier ressort du contentieux administratif concernant l’Etat, les collectivités territoriales décentralisées et les établissements publics administratifs. Cette décentralisation offre la possibilité à tous les citoyens camerounais, où qu’ils se trouvent, de saisir le juge administratif lorsqu’ils se sentent lésés par une décision d’une autorité publique.
L’une des innovations majeures de la réforme constitutionnelle de 1996 a été l’instauration d’un Conseil Constitutionnel déjà fonctionnel. Celui-ci est « l’instance compétente en matière constitutionnelle. Il statue sur la constitutionnalité des lois. Il est l’organe régulateur du fonctionnement des institutions ». La théorie du droit public enseigne que l’Etat de droit repose sur des piliers essentiels tels que : le contrôle de la constitutionnalité des lois, la structuration hiérarchique du droit et la primauté de la norme sur les acteurs.
La fameuse session parlementaire de décembre 1990 a été révélatrice de la volonté du Président Paul Biya d’amorcer une véritable révolution juridique en matière de protection des droits de l’homme et des libertés au Cameroun, impulsant la translation d’un ordre liberticide et répressif vers un ordre garant de la pleine jouissance des droits de l’homme et des libertés fondamentales, conformément à la Constitution et en résonance avec les conventions internationales pertinentes ratifiées par le Cameroun.
Le triomphe de la légitimité démocratique d’un Grand Humaniste, Architecte et Bâtisseur d’un Cameroun moderne
Un autre marqueur de l’ensemencement du champ social camerounais par les graines fécondes de la démocratie est la modernisation des processus de la participation citoyenne et de la gouvernance. L’on assiste désormais au triomphe de la légitimité démocratique à travers la valorisation du suffrage universel. Celle-ci passe par le perfectionnement du cadre normatif de l’exercice du suffrage universel.
La modernisation progressive des mécanismes électoraux, avec la mise en place d’un « organisme indépendant » en la matière (Elecam), a pour implications logiques une meilleure organisation de la libre concurrence politique et une interprétation plus fidèle et authentique de la volonté des électeurs, dès lors que sont institutionnalisés, d’une part, des mécanismes garants d’élections transparentes et, d’autre part, de meilleures garanties en matière de contentieux électoral.
La libéralisation et la transparence du droit de vote produisent des effets palpables dans le cadre de tous les scrutins politiques. Ainsi a-t-on vu des formations politiques de l’opposition conquérir des conseils municipaux et des mairies, faire leur entrée à l’Assemblée Nationale et, plus récemment, au Sénat et dans les Conseils Régionaux.
C’est dans le cadre de cette modernisation de l’exercice du suffrage universel que le président Paul Biya a été démocratiquement élu Président de la République du Cameroun, lors d’élections pluralistes, successivement en 1992 (40% face à 5 adversaires), 1997 (92,57% face à 6 adversaires), 2004 (70,92% face à 15 adversaires), 2011 (77,99% face à 22 adversaires) et 2018 (71,28% face à 8 adversaires).
Auparavant, il aura été plébiscité lors des scrutins de 1984 et 1988 où Il s’était présenté comme candidat légitime de l’UNC, puis du RDPC.
Les vertus en matière d’altruisme, de générosité, de probité et d’honnêteté, de tolérance et de pondération, associées aux éminentes qualités intellectuelles et au génie politique de l’homme du Renouveau en ont toujours fait le meilleur choix lors des scrutins électoraux.
Ces victoires démocratiques successives sont l’illustration de l’adhésion du peuple camerounais au projet de société du Président Paul Biya ainsi qu’aux programmes politiques qui en constituent la matrice opérationnelle, notamment avec les Grandes Ambitions (2004), les Grandes Réalisations (2011) et les Grandes Opportunités (2018). Elles reflètent l’adéquation entre les aspirations du peuple camerounais et les réponses structurelles apportées par le Chef de l’Etat à leurs préoccupations multiformes en matière de lutte contre la pauvreté, d’amélioration des conditions de vie, de promotion du bien-être, de la prospérité, de la participation politique des femmes, la lutte contre le chômage des jeunes, de protection des minorités, de vivre ensemble harmonieux, d’équilibre régional, etc.
Les choix lucides en matière de politique économique de l’Homme du Renouveau expliquent la résilience et la résistance aux chocs systémiques ou conjoncturels dont l’économie camerounaise a su faire heureusement preuve dans un contexte international critique.
Les réélections démocratiques de ce Grand Leader africain sont également révélatrices de la supériorité idéologique et éthique ainsi que du réalisme opérationnel du projet politique, économique, social et culturel du candidat Paul Biya par rapport aux programmes concurrents, parfois inconsistants et évanescents, de ses adversaires. L’offre programmatique biyaïste apparaissant toujours plus conforme à l’intérêt général, à la construction de la force et du rayonnement international du Cameroun ainsi qu’à l’amour pour l’ensemble du peuple camerounais, sans exclusive ni discrimination.
En effet, le Cameroun, sous Paul Biya, qui a indiqué le cap de l’Emergence à l’horizon 2035, a, en quatre décennies, connu des avancées considérables, des mutations remarquables et des transformations bénéfiques dans tous les secteurs de la vie nationale. L’action salutaire et généreuse du grand bâtisseur est notable, entre autres, dans les domaines de l’éducation, de l’enseignement supérieur (l’on est passé d’une université d’Etat en 1982 à onze universités d’Etat dans l’ensemble des dix régions en 2022), de la santé (des hôpitaux généraux et de référence de même que d’autres types de formations sanitaires se sont multipliés), de l’énergie (avec la construction de grands barrages hydroélectriques et autres centrales thermiques), en matière d’infrastructures routières.
Même si, du fait de la pression démographique, de la croissance urbaine et des fluctuations diverses de l’environnement, les demandes légitimes des populations sont croissantes et ne sont pas toujours automatiquement et systématiquement satisfaites en quantité ou en qualité, à cause notamment de la conjoncture économique, souvent critique et d’une pression colossale sur les finances publiques. Toujours est-il qu’à la faveur d’un ambitieux plan d’aménagement du territoire, la physionomie de bien de villes et de zones rurales a été remarquablement transformée.
A titre d’illustration, c’est avec fierté que les Camerounais relèvent que leur pays est doté aujourd’hui de 35 infrastructures sportives dont des complexes sportifs modernes et futuristes qui le situent dans le peloton de tête des nations les mieux dotées en la matière et qui ont permis au pays des Lions Indomptables d’organiser à Bafoussam, Douala, Garoua, Limbé et Yaoundé la meilleure des six éditions du CHAN (en janvier-février 2021) et surtout d’offrir à l’Afrique la plus magnifique et la plus réussie de l’histoire des CAN de football, la 33e édition de la CAN.
Un noble et infatigable « mendiant de la paix » pour un Cameroun fort, une République exemplaire, unie et indivisible
La démocratie ne pouvant s’épanouir que sur un terreau fertile, on comprend que le Président Paul Biya, Noble et Infatigable « mendiant de la paix », accorde une attention particulière à la promotion durable d’un environnement sociopolitique, administratif et économique, dans le cadre d’une République exemplaire.* D’où Sa détermination pour la mise en œuvre de la décentralisation et de la démocratie locale, la construction de la paix et de la stabilité politiques, la consolidation de l’unité et de l’intégration nationales ainsi que Son combat acharné contre les facteurs nuisibles à la cohésion nationale et toute autre menace à l’intégrité territoriale ainsi qu’à la pérennité et à l’indivisibilité de la nation camerounaise.
La décentralisation et l’éveil de la démocratie locale sont à l’actif du Renouveau. La loi constitutionnelle du 18 janvier 1996 fait de la République du Cameroun un Etat unitaire décentralisé. Elle institue les communes et les régions en tant que Collectivités Territoriales Décentralisées. Les nouvelles régions épousent subséquemment les limites géographiques des anciennes provinces. Les collectivités territoriales décentralisées sont des personnes morales de droit public qui « jouissent de l’autonomie administrative et financière pour la gestion des intérêts régionaux et locaux ».
La volonté du président BIYA d’apporter des solutions durables et rassurantes à la crise sécuritaire dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest est patente, évidente, tangible et concrète.* Les atteintes et les menaces d’atteinte à la paix, à la sécurité, à la sûreté tant des personnes et des biens que de l’Etat du fait des actions terroristes et autres actes criminels et de violence perpétrés par des groupuscules se réclamant d’une mouvance séparatiste, sécessionniste et divisionniste, sont gravissimes.
Les impératifs de la préservation de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale, héritage précieux des pères fondateurs de la nation camerounaise et autres martyrs de l’indépendance du pays s’imposent.* Les exigences de la sécurité à l’intérieur et à l’extérieur des frontières du pays ainsi que les contraintes régaliennes du maintien de l’ordre public, de la sauvegarde de la vie et de la sécurité des populations des régions concernées et exposées aux attaques terroristes impliquent l’intervention ciblée, prompte et adéquate des forces de défense et de sécurité.
Car, pour le Chef de l’Etat, la priorité des priorités est la recherche d’une solution pacifique et efficace à cette crise.
Ainsi, dans un discours très pédagogique et rassembleur du 10 septembre 2019, le Président Paul Biya annonce la tenue du Grand Dialogue National, du 30 septembre au 04 octobre de la même année, à Yaoundé.
En effet, le Président Paul Biya a toujours préféré une logique de concertation et de dialogue, loin de l’unilatéralisme intransigeant, de l’autisme stérile et de l’autoritarisme aveugle.
Dans la mouvance du Grand Dialogue, diverses mesures d’apaisement et d’accompagnement des régions sinistrées ainsi que de promotion de la réconciliation sont mises en œuvre. Il en est ainsi de la création de la Commission Nationale pour la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme (le 23 janvier 2017), du Comité National de Désarmement, de Démobilisation et de Réintégration des ex-combattants du Boko Haram et des groupes armés des Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (30 novembre 2018). Aussi bien, un statut spécial a été aménagé pour ces régions dans le cadre de la décentralisation.
Aussi bien, les réponses apportées par le Président Paul Biya à la crise sécuritaire dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest ont plusieurs volets : politique, économique, social, humanitaire, logistique, culturel, etc.
Ces réponses sont applicables mutatis mutandis à l’agression subie par les populations de la part de groupuscules terroristes venus de l’extérieur et connus sous l’appellation de Boko Haram dans la Région de l’Extrême-Nord.
Le Gardien vigilant de l’irréversibilité et de la perfectibilité de la démocratisation
Au total, la méthode Biya en matière de sécurisation de l’irréversibilité du processus démocratique au Cameroun tient à Son volontarisme, à Son attachement indéfectible tant à la légalité républicaine qu’au fonctionnement régulier et orthodoxe des institutions étatiques.
La démocratie n’est plus ni une abstraction, ni une fiction au Cameroun. Elle est une réalité en construction et amélioration perpétuelles. La démocratisation n’est pas une cage de fer ou une norme hypostasiée sur une table de marbre. Elle est fonction de données sociologiques et anthropologiques, des contraintes économiques, de la psychologie des peuples et des spécificités de chaque nation. Au Cameroun, comme partout dans le monde, elle est un idéal, une construction permanente. Il en est ainsi de la destinée des hommes comme de la trajectoire des sociétés, elles échappent à l’absolu et à la perfection de la ligne droite.
Quoi qu’il en soit, sans équivoque, il est aujourd’hui nécessaire de célébrer, d’exalter et de magnifier l’Homme du Renouveau à l’aune de Sa contribution au développement de la démocratie au Cameroun. En ce 40e anniversaire, de Sa Magistrature Suprême, il est possible de scander : gloire à Paul Biya !
Narcisse MOUELLE KOMBI,
_Professeur titulaire des universités,_
_Agrégé de droit public et science politique,_
_Auteur de « La démocratie dans la réalité Camerounaise, » Paris, Dianoïa, 2013, 357p_
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