Par Didier Ndengue
L’Elysée doit envisager cette hypothèse. L’humiliation que la France essuie chaque jour au Mali fragilise les troupes. Le mental des soldats est forcément atteint. Même les batteries du plus brave des soldats s’épuisent.
Les parents et membres des familles des militaires engagés dans le Sahel seraient très heureux de ressentir la chaleur et l’amour de leurs enfants et époux déployés par la France dans les opérations de lutte contre «le djihadisme» au Sahel. Ce besoin humain est légitime. Surtout que le bilan de la présence française dressé par les autorités de la transition malienne démontre que l’échec a été consommé à l’allumage.
Emmanuel Macron, l’actuel locataire de l’Elysée et président en exercice de l’Union européenne, au lieu d’envisager un redéploiement de ses troupes dans les pays proches du Mali, devraient plutôt les rappeler à la maison comme l’ont fait les autorités danoises.
Il faut agir en toute lucidité en se rappelant que les militaires français et européens ne seront pas les bienvenus dans les pays voisins. La seule volonté de leurs dirigeants ne suffit pas. Il faut aussi tenir compte des «virus» Thomas Sankara, Mouammar Kadhafi et aujourd’hui Assimi Goïta, qui se «propagent» au sein de la jeunesse africaine comme une trainée de poudre.
Le désamour constaté ici et là est justifié après plusieurs années de mensonge, sans résultats palpables. En plusieurs décennies de présence, les opérations françaises et onusiennes n’ont apporté aucune paix. Que des tensions, terrorisme et rébellion qui divisent les populations d’un même pays.
Les crises n’ont fait que s’aggraver au fil des ans. Aujourd’hui, même la manipulation des médias ne peut ébranler la détermination de la jeunesse africaine. D’où l’urgence de repenser, avec la plus grande lucidité, objectivité et rigueur, la coopération entre les pays africains et le reste du monde. Pour sauver son futur, la France devrait par exemple appliquer, dès aujourd’hui, le point 23 de la Charte officielle des Gilets jaunes.
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