Les autorités françaises attendent que le pays de Um Nyobé en fasse la demande comme le Sénégal et le Bénin.
Deux à trois ans. C’est le temps qu’il a fallu au parlement français pour répondre favorablement aux demandes de restitution des œuvres d’arts dérobées pendant la période coloniale au Sénégal et au Bénin. En séjour au Cameroun, l’ambassadeur de France en charge de la Coopération internationale et du patrimoine au ministère de l’Europe et des affaires étrangères Jean-Luc Martinez, a eu un échange avec les responsables du Musée maritime de Douala samedi 25 février 2023. L’ex président directeur du Musée du Louvre dit être venu « écouter, voir, comprendre et rencontrer des professionnels des musées du Cameroun ». La réflexion s’est déroulée en présence du gouverneur de la région du Littoral Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, autour du thème : « Patrimoine et restitutions : à quoi servent les musées aujourd’hui ? »
Au cours de la conférence de presse qui a suivi le débat, Jean-Luc Martinez a insisté sur le fait que « si les objets ont été mal acquis, ils doivent être restitués ». Pour l’ambassadeur, « il faut régler cette question ».
« Aucune exigence, aucune compensation financière »
Pour restituer ces objets qui font le bonheur des musées français, Paris n’impose aucune exigence et ne prévoit aucune compensation financière, selon Jean-Luc Martinez. Toutefois, les demandes de restitution de ces collections qui appartiennent à la nation française selon la législation en vigueur, doivent passer par le parlement.
« Nous travaillons sur une loi cadre pour régler ce sujet en 2023 », apprend le Français, non sans rassurer que son pays « reste disponible pour partager son expertise de politique de conservation ».
Si Paris s’active pour tourner la page des œuvres d’arts dérobées en Afrique, à Yaoundé, c’est silence radio. Du moins, aucune information ne filtre sur la stratégie de retour au pays de ces œuvres éparpillées un peu partout dans les musées d’Europe. Selon les estimations de l’ambassadeur, le musée du Quai Branly compte à lui seul environ 7300 objets volés au Cameroun. Les collections dans les autres musées publics sont estimées à 13000.
Didier Ndengue
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