Me Patricia Ruwong Tembi: «Il faut qu’on donne une face humaine aux médias au Cameroun»
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Me Patricia Kuwong Tembi: «Il faut qu’on donne une face humaine aux médias au Cameroun»

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Depuis quelques jours, elle pilote un projet éditorial baptisé : « Mirror Radio TV », une radiovision qui a pris ses quartiers à la Rue Bebey Elamé, à Akwa. En plein cœur du centre commercial de Douala, capitale économique camerounaise ce jeudi 12 mars 2020, l’Avocate au barreau du Cameroun, par ailleurs écrivaine, éducatrice, fondatrice des écoles, conseiller matrimonial et chanteuse gospel, et sa jeune équipe, sont au four et au moulin pour donner le meilleur de l’information et du divertissement aux auditeurs de la région du Littoral, ses environs et aux internautes abonnés sur les médias sociaux de la structure.

La PDG a accepté de nous parler de sa vision dans cette interview que nous vous invitons à lire.

Madame, vous venez de mettre sur pied un nouveau projet éditorial baptisé : « Mirror Radio TV ». De quoi s’agit-il ?

Mirror Radio TV, comme son nom l’indique, est le miroir qui va être une réflexion de notre société, de notre vie et de notre communauté. Comme vous le savez, le miroir sert à regarder et à voir ce que nous aimons ou pas et à améliorer ce qui n’est pas bon. Je sais que tout le monde utilise le miroir chez lui. Quand on s’habille, on se met devant le miroir ; c’est pour voir à quoi on ressemble exactement. Peut-être que votre chemise est déboutonnée, les cheveux sont bien ou mal peignés. Ce sont des petites choses qui permettent de se soigner avant de sortir.

Nous les femmes, quand on se maquille, on est devant le miroir pour voir que tout est bien harmonisé, qu’il n y a pas de débordements, que le rouge à lèvre n’est pas allé sur les dents, etc. Mirror Radio TV est venue s’installer à Douala pour être une réflexion et qu’ensemble nous puissions regarder notre société parce que je suis sûre que tout le monde en a marre de ce qu’on nous présente tous les jours. C’est inutile de se plaindre tout le temps, de penser que c’est la faute de l’autre. On doit dépasser cette étape. On a déjà assez constaté et je pense qu’il est temps de passer à une autre étape. L’étape de solutions. Ces solutions sont à la portée de tout le monde. Cela veut dire que chacun peut apporter quelque chose pour un Cameroun positif et glorieux.

C’est pour cela que notre slogan est : « La plus value au quotidien ». Ça veut dire ajouter quelque chose. Il faut encore positiver les Camerounais. Il faut qu’ils rentrent dans un esprit qui ne voit pas tout en noir, qui ne voit pas les catastrophes et le mauvais partout. On trouve toujours quelque chose pour condamner. Je pense qu’il est temps de voir que nous tous nous pouvons refaire ce pays, chacun à son niveau.

Vos collaborateurs sont-ils sur la même longueur d’onde que vous ?

Oui bien sûr ! Vous savez quand vous êtes porteur d’une vision, la vision dépasse la personne qui la porte ; c’est-à-dire que vous devez la partager avec d’autres personnes qui vont l’épouser. Dès lors qu’elles l’épousent, elles vont courir avec. A Mirror Radio TV, vous avez des jeunes qui ont fait leurs preuves dans ce métier. Ils ont vu cette vision, et ils ont dit : « maître on va vous accompagner ». Je suis très contente parce qu’ils regardent dans la même direction que moi. Il faut qu’on donne une face humaine aux médias. C’est-à-dire qu’il faut encore humaniser, et pratiquer le journalisme de la société. Il faut positiver, regarder l’être humain comme le centre de tout, parce que tout ce qu’on fait a une cible. C’est l’être humain. Si ce que vous faites est en train de servir, d’impacter positivement l’être humain, vous savez que vous êtes sur le bon chemin. C’est le rôle que les médias doivent jouer et Mirror Radio TV est là pour jouer ce rôle.

Quel bilan une semaine après le lancement de Mirror Radio TV ? Comment le public de la région du Littoral l’a-t-il reçu?

Le retour est très positif. Nous sommes agréablement surpris. C’est vrai que nous avons pris le temps de préparer une grille de programmes adaptée aux attentes de la population. Nous voulions donner quelque chose autre que la politique parce que tout le monde ne peut pas être politicien. Nous sommes dans l’éducation. Je vois la radio comme une salle de classe. En tant qu’éducatrice, je pense que la salle de classe n’est plus dans les quatre murs. Vous avez un micro, le journaliste est un enseignant, un éducateur. C’est son premier rôle. Quiconque a le micro, a un impact soit négatif soit positif sur la population. Chaque fois que vous avez l’opportunité de vous adresser aux auditeurs ou téléspectateurs, vous devez vous demander : « est ce que ce que je vais dire va construire, bâtir ou détruire les gens? » Dès lors que cette idée est bien calée dans votre pensée, allez y, mais sachez que chacun va être mis devant ses responsabilités.

Dans le studio de Mirror Rtv dans le cadre de l’mission ICI LE CAMEROUN présentée par Roland Macaire

Où peut-on capter Mirror Radio tv?

Depuis notre lancement le retour est positif. La radio est présente dans toute la région du Littoral, à Buea et Tiko, dans le Sud-ouest. Ça dépend aussi de l’appareil avec lequel on nous reçoit. Ce qui est bien est qu’avec la technologie, si ce n’est pas sur la 93.7 Fm, c’est sur notre site web (www.mirror-rtv.com) qu’on nous suit partout dans le monde. Nous sommes également présents sur Facebook. Vous savez nous sommes une radiovision. Et la radiovision sort du cadre conventionnel. La radio est maintenant mondiale. Nous avons des gens à Yaoundé, en Australie, en Italie, au Canada et aux États-Unis qui nous suivent tous les jours à partir de notre site web et notre page Facebook. Vous voyez donc que la distance n’est pas un handicap.

Parlant justement de la digitalisation, pourquoi avez-vous mis un accent particulier dans ce domaine ?

Parce que nous sommes dans un monde qui bouge, et la digitalisation est futuriste. Donc quand on voit que dans quelques années, les écrans classiques seront dans les maisons, juste pour décorer parce que tout le monde aura la télévision entre les mains, nous croyons que nous avons pris un train d’avance.

Malgré plusieurs efforts, la connexion Internet est souvent de très mauvaise qualité au Cameroun. Comment comptez-vous contrer cette difficulté ?

Effectivement, nous avons ce problème de temps en temps. Nous ne pouvons pas faire le miracle pour le moment, mais nous savons que les instances qui s’occupent de cette technologie nouvelle sont à pied d’œuvre pour l’améliorer. Ce sera fait, mais nous ne pouvons pas attendre que tout soit parfait pour se lancer. Nous faisons avec ce qui est déjà là pour le moment.

Propos recueillis par Didier Ndengue

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