Me Alice Nkom au micro de RFI : « c’est un grossier mensonge. Le Redhac est là surtout pour avoir un œil sur les détournements massifs des ministres »

L’avocate a accordé une interview ce jeudi 12 décembre 2024 à Radio France Internationale (RFI) pour s’insurger contre la suspension du Redhac. La quintessence de cette sortie.  

Accusée par le ministre de l’Administration territoriale (Minat) de possibilité de « blanchiment de capitaux » et de « financement du terrorisme », Me Alice Nkom nie tout en bloc sur les antennes de Radio France Internationale (RFI) : « C’est un grossier mensonge. Le Redhac est là surtout pour avoir un œil sur les détournements massifs des ministres et de tout ce qui touche à la gestion des finances publiques ». Concernant la préoccupation du Minat qui exige que les associations et les ONG présentent leur rapport d’activités annuel et un rapport financier pour examiner et être convaincu que les montants reçus cadrent avec les objectifs de ces associations notamment celles du Redhac, Me Alice Nkom s’interroge : « Si on doit présenter tout cela, est-ce que le Minat a un service qui peut venir vérifier tout cela surplace? Regarder les documents et puis voir ce qu’il y a à faire ? » L’avocate ajoute : « La liberté d’expression ne souffre pas de cette ingérence intempestive et terroriste du ministre dans le fonctionnement d’une association. Nous nous sommes une association et nous sommes libres ».

Quid des textes qui encadrent une association ?

« C’est le ministre qui ne veut pas voir, on a scrupuleusement respecté les textes. Quand le Redhac a commencé ses activités il y a 14 ans, monsieur Atanga Nji n’était pas ministre, et il y avait bien un ministre de l’Administration territoriale. Lui il arrive 14 ans après et il veut montrer que rien a été fait par ses prédécesseurs », a relevé Me Alice Nkom PCA du Redhac.

A noter que ces différentes organisations non gouvernementales et les associations concernées par la décision de suspension, ont reçu, selon le Minat, environ 16 milliards de francs CFA en deux ans. Soit 24 millions d’euros. Atanga Nji est convaincu que ces montants ne correspondent pas aux activités menées sur le terrain par ces associations.