S’il y a à reconnaître l’audace et la témérité affichées par Pierre Raould Weubassi qui entend mener une marche « pacifique » dans la perspective de faire libérer cet activiste, des raisons de croire qu’il s’agira d’un plouf sont évidentes.
Steeve AKAM alias Ramon Cotta
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Marche pour la libération de Ramon Cotta à Sangmélima : un projet mort dans l’œuf

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S’il y a à reconnaître l’audace et la témérité affichées par Pierre Raould Weubassi qui entend mener une marche « pacifique » dans la perspective de faire libérer cet activiste, des raisons de croire qu’il s’agira d’un plouf sont évidentes.

A la faveur des libertés retrouvées au Cameroun, un Camerounais a décidé de mener une « marche pacifique » à Sangmélima pour la libération de Steeve Akam, alias Ramon Cotta. Afin d’être en conformité avec la réglementation en vigueur en matière de manifestation publique, il a même déposé une déclaration d’une manifestation publique au cabinet du Sous-préfet de l’arrondissement de Sangmélima.

Evoquant la loi de 1990 sur les manifestations publiques, il écrit : « Moi, Weubassi Pierre Raould, citoyen camerounais vivant à Sangmélima et domicilié à la 2ème rue au quartier Akon, je ferai une marche pacifique dans l’arrondissement de Sangmélima en l’honneur du concitoyen Steeve AKAM alias Ramon Cotta, dont nous sommes depuis plus de 02 semaines sans nouvelle après son arrestation au Gabon, par les autorités du Gouvernement de la transition de ce pays frère, puis livré aux autorités camerounaises, en violation des traités internationaux… Cette marche pacifique a pour but : exiger du gouvernement camerounais toute la lumière sur la situation de Steeve Akam, alias Ramon Cotta dans les plus brefs délais et le respect de tous ses droits lui permettant de jouir d’un procès juste et équitable ».

Si a priori sa démarche peut être considérée comme étant citoyenne et dans le respect de la loi de 1990 sur les manifestations publiques, des raisons de croire que cette démarche n’a aucune chance de prospérer, sont multiples. La première est liée à la susceptibilité qui gravite autour de cette idée. Ça aurait été dans un autre arrondissement dans le département du Dja et Lobo que les choses se seraient passées autrement. On ne voit pas le sous-préfet de l’arrondissement de Sangmélima en train d’autoriser une telle manifestation et donc de jouer sa place au sein du commandement dans l’administration territoriale. Surtout qu’elle est assortie d’injonction au gouvernement : « Il est prévu que la marche pacifique sous bonne escorte des Forces de maintien de l’ordre je l’espère, se déroulera tous les jeudis, de 09h00 à 12h00 (…) jusqu’à ce que le gouvernement camerounais satisfasse à ma doléance ».

Le fait est d’autant plus improbable que les uns et les autres pensent que Weubassi Pierre Raould, quand bien même il vivrait à Sangmelima, ne rechercherait qu’à faire le buzz. Comme si « ses frères » ne pouvaient pas le faire. Le fait que Steeve Akam se soit aussi attribué le pseudonyme Ramon Cotta, jouerait même en sa défaveur quand on sait que Billy Drago, alias Ramon Cotta, acteur américain, né le 30 novembre 1945 à Hugoton en Kansas et mort le 24 juin 2019 à Los Angeles en Californie, avait cette triste réputation de trafiquant, multipliant les prises d’otages qui se finissaient dans des bains de sang. A moins que ce ne soit le but visé par Weubassi Pierre Raould. Ce qui ne serait pas très indiqué pour la ville de Sangmélima. Ce d’autant plus que ce n’est pas dans cette circonscription administrative qu’est détenu Steeve Akam. Marquer une forme de solidarité, même si elle est masquée, c’est bien. Mais envisager ternir d’une manière ou d’une autre l’image du chef de l’Etat, ce ne peut être acceptable, surtout à Sangmélima.

Martin Paul Akono

 

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