L’association Family Club qu’il préside, a lancé une campagne de sensibilisation de masse sur la prévention des maladies sexuellement transmissibles par la vaccination dans sept régions du Cameroun. Du 29 mai au 28 juillet 2023, 500 volontaires du mouvement sillonnent 50 arrondissements du pays dans le but de toucher 100 000 jeunes et adolescents. Le cerveau du projet se confie à La Plume de l’Aigle.  
Jonas Yedidia Alirou : « on peut éviter les cancers du pénis, de la bouche, de la gorge, de l’anus…»
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Jonas Yedidia Alirou : « on peut éviter les cancers du pénis, de la bouche, de la gorge, de l’anus…»

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L’association Family Club qu’il préside, a lancé une campagne de sensibilisation de masse sur la prévention des maladies sexuellement transmissibles par la vaccination dans sept régions du Cameroun. Du 29 mai au 28 juillet 2023, 500 volontaires du mouvement sillonnent 50 arrondissements du pays dans le but de toucher 100 000 jeunes et adolescents. Le cerveau du projet se confie à La Plume de l’Aigle.  

A quoi consiste l’opération lancée par l’association Family Club le 29 mai 2023 au Cameroun ?

L’association Family Club a reçu un financement de GAVI pour mobiliser les jeunes et améliorer leurs connaissances sur la promotion de la santé et la vaccination. Le projet que nous avons, consiste à organiser des animations dans des centres multifonctionnels de promotion des jeunes où il y aura d’abord un briefing comme ce qui se passe là [le mercredi 14 juin à la délégation régionale du ministère des Sports et de l’éducation physique pour Littoral à Douala, NDLR], de parler comment les jeunes peuvent lutter contre les maladies sexuellement transmissibles évitables par la vaccination. Les maladies comme les hépatites, c’est sexuellement transmissible, mais c’est évitable par la vaccination. Les maladies comme le cancer du col de l’utérus, le cancer du pénis, le cancer de la gorge, le cancer de la bouche, les condylomes, le cancer de l’anus. Toutes ces maladies sont sexuellement transmissibles et on peut les éviter en prenant le vaccin. C’est cet enseignement que nous passons aux jeunes. Nous leur demandons non seulement d’avoir un comportement responsable, mais de prêcher aussi les autres jeunes à avoir des comportements pouvant éviter de contracter ces maladies-là. Et parmi les solutions, il y a la vaccination. Soit vous êtes dans l’abstinence, vous vous comportez bien, ou il faut vous faire vacciner. Pour les jeunes enfants, le Gouvernement camerounais propose la vaccination contre le HPV qui est la vaccination qui protège contre toutes ces maladies. Le HPV (Human papilloma Virus) est le virus qui provoque les cancers cités supra. Sa vaccination protège à la fois l’homme et la femme contre toutes ces maladies. Les jeunes sont engagés dans 50 MPJ pour expliquer cela à d’autres jeunes, parents et aussi faire venir les gens qui veulent prendre le vaccin à le faire gratuitement.

Il y a quelques années, le vaccin contre le cancer du col de l’utérus avait été interdit aux jeunes filles par l’Eglise Catholique dans plusieurs régions du Cameroun. Des campagnes avaient même été organisées pour dénoncer ce vaccin. Ne craignez-vous pas une nouvelle campagne contre ce vaccin?

L’Eglise avait émis des réserves. Après des échanges avec les experts du ministère de la Santé publique, aujourd’hui on vaccine dans tous les centres de santé catholiques. Il y a même des communautés catholiques qui interviennent dans la promotion de la vaccination. C’est normal, toute personne qui a la charge d’un groupe, avant de prendre une décision, doit prendre du recul et faire des vérifications nécessaires. A l’heure où je vous parle, vous pouvez toujours vérifier auprès des autres responsables catholiques. Les centres de santé catholiques vaccinent contre le cancer du col de l’utérus. La difficulté qu’on a, c’est que les gens ont une fixation sur le cancer du col de l’utérus. La vaccination au Cameroun concernait seulement les filles de 9 ans et moins. Le Gouvernement a fait une simulation. Vous savez, pour tout ce qui est gratuit, le Gouvernement fait une simulation pour voir si le budget de l’Etat est capable de supporter la quote part. A l’époque, ce n’était pas possible. A partir de janvier 2023, la vaccination contre le HPV s’étend aux garçons parce que le Gouvernement a injecté des moyens pour cela. Quand on dit « gratuit », ça ne veut pas dire que c’est totalement gratuit. Ça veut dire qu’il y a des partenaires comme GAVI qui contribue avec l’achat et chaque pays contribue avec son argent pour acquérir et organiser la distribution. Cela n’a pas toujours été expliqué aux gens. C’est peut-être le Gouvernement qui n’explique pas assez aux populations que dans le gratuit que vous voyez, il y a votre argent. L’Etat ne pouvait pas à l’époque s’engager à vacciner filles comme garçons. Ça a été orienté sur des filles parce que le HPV provoque le cancer du col de l’utérus, qui est plus répandu alors que les cancers du pénis, de l’anus, de la gorge, de la bouche, …ne sont pas très connus. C’est pour cela que ce n’était pas considéré comme une priorité à l’époque. De plus en plus, on constate que les autres cancers prennent de l’ampleur. Du coup, il y a nécessité de protéger l’ensemble de la population. C’est normal que les gens qui ont des réserves, cherchent à avoir la bonne information avant de se lancer. Avant tout, la promotion de la santé est un acte individuel d’abord, collectif ensuite, mais l’Etat a le devoir de protéger l’ensemble de la population et nous, en tant que société civile engagée dans la promotion de la santé et de la vaccination, nous accompagnons l’Etat à faire passer la bonne information pour permettre à la population, chacun à son niveau, de prendre une décision éclairée.

Avant, les spécialistes de la santé recommandaient deux doses de vaccin. Aujourd’hui, les mêmes disent qu’une seule dose suffit pour garantir l’immunité. Cela signifie-t-il que deux doses ont des répercussions négatives sur les personnes vaccinées?

Non. En réalité, dans le système de vaccination, il n’y a pas de surdose de vaccin. Le fait de répéter un vaccin, n’est pas tant un problème. A l’hôpital par exemple, le vaccin contre la rage, on vous dit : « vous prenez telle dose, si vous prenez plus, ce n’est pas un problème, ça renforce plutôt l’immunité ». Ça permet davantage à l’organisme d’être fort. Donc les deux doses d’avant n’étaient pas nocives.

Revenons-en à votre opération en cours. Combien de personnes environ sont visées par vos volontaires ?

500 volontaires sont mobilisés à travers le Cameroun. Le projet est implémenté dans les régions du Littoral, du Centre, l’Est, l’Ouest, l’Extrême-Nord, le Nord et l’Adamaoua. Nous sommes dans 7 régions. Nous sommes dans la mobilisation sociale. Family Club va sensibiliser autour de 100 000 jeunes dans 50 arrondissements. C’est le ministère de la Santé publique qui vaccine. Nous sensibilisons, nous passons la bonne information et le Programme élargi de vaccination, qui est dans les districts de santé, fait la vaccination. Nous parlons même du choléra, du Sida. Les jeunes sont en vacances, il faut avoir un comportement responsable. Les maladies sexuellement transmissibles qu’on connaît, c’est le VIH, mais il y a d’autres maladies. Si vous n’êtes pas protégé dans l’acte sexuel, vous courrez le risque d’attraper les hépatites et les cancers.

Propos recueillis par Didier Ndengue

 

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