Les experts de l’institution spécialisée des Nations Unies et les universitaires du Cameroun ont tablé sur la question cette semaine à Douala.
La question a été épluchée pendant trois jours dans la capitale économique camerounaise. C’était à la faveur des concertations initiées par la CEA (Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique), du 15 au 17 novembre 2023 pour promouvoir son plan d’industrialisation. Les réflexions ont tourné autour de la mise en place et l’accélération de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) en Afrique centrale. Ce bloc régional a le taux d’échange de produits manufacturiers le plus faible du continent. Soit 2%.
La Zlecaf représente une opportunité pour ses Etats membres qui doivent tout mettre en œuvre pour inverser la tendance. Cela passe par la collaboration avec les universités et la diversification de leurs économies. Le Dr Adama Coulibaly n’a cessé de le marteler pendant les échanges de Douala. Pour le chef de Section des initiatives sous-régionales à la CEA, « c’est l’occasion ou jamais pour les économies de l’Afrique centrale de prendre à bras le corps la question de mettre en place les plans directeurs d’industrialisation et de diversification économique ».
Le Dr Coulibaly croit que cela permettra, de façon systématique, « de faire de l’Afrique centrale une base manufacturière de classe mondiale pour la transformation sur place des matières premières stratégiques et aussi des minerais comme le cobalt ».
La Zlecaf est le plus grand marché jamais conçu au monde avec plus de 1,2 milliard de personnes. Entré en vigueur le 1er janvier 2021, le projet tarde encore à entrer dans les habitudes des ressortissants de la sous-région Afrique centrale.
Nouvelle économie durable…
« Nous sommes en train d’aller vers une rupture de ce que je peux appeler l’ancienne économie pour basculer dans ce qu’on appelle la nouvelle économie. C’est de faire en sorte que les universités, les centres de recherches et les laboratoires que nous avons soient aujourd’hui placés au cœur de toutes les stratégies que nous menons au niveau de nos pays, pour pouvoir faire véritablement en sorte que nous puissions nous diversifier. C’est une obligation qu’il y ait un partenariat renforcé entre les décideurs qui sont dans les ministères et de l’autre côté les capitaines d’entreprises », insiste Dr Coulibaly.
A en croire les experts, l’adoption de mesures d’ajustement structurel avec le Fonds monétaire international (FMI) a souligné l’urgence d’accélérer le processus de transformation structurelle pour le développement durable. La prévalence de la corruption est l’un des principaux obstacles au développement du secteur privé et à la croissance économique. D’autres facteurs incluent le déficit d’infrastructures de qualité et les problèmes d’accès aux facteurs de production, notamment au crédit, aux ressources humaines adéquates et à une énergie abordable.
Il était question pour l’atelier de Douala de générer un ensemble élargi d’options politiques et stratégiques pour éclairer la prise de décision du gouvernement du Canada en matière de développement économique, en vue d’aider à opérationnaliser la Zlecaf dans le but de placer le Cameroun sur une trajectoire de croissance économique rapide et de processus d’industrialisation accéléré. Le conclave a permis de partager le corpus de connaissances développé sur la Zlecaf et l’industrialisation inclusive et durable avec les étudiants de master et de doctorat du Cameroun.
Didier Ndengue
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