Gims, l’africaniste ou le panafricaniste ? Peu importe le bout par lequel on le prend, l’artiste veut dorénavant marquer l’Afrique comme Lumumba. Depuis son interview avec Le Chairman sur Oui Hustle dans laquelle il affirme son engagement pour le Congo, le Mali et l’Afrique en général, Gims est devenu la cible de médias français. Ci-dessous, morceaux choisis de son interview.
1- «En tant que muslim aujourd’hui, en tant que croyant, je ne peux pas croquer la vie à pleine dents. Je ne peux pas profiter à 100% du showbiz, des fans, abuser de ce pouvoir et dormir tranquille. Les gens aiment ma musique, ça leur donne de la force. Mais je sais aussi le côté obscur des réseaux sociaux. Aujourd’hui les gens se suicident à cause de l’apparence, des moqueries, du harcèlement. On vend un idéal dans nos clips, des clichés, avec certains types de femmes, de véhicules, d’hommes. On crée une frustration générale dans la société. On pousse les gens indirectement à devenir un stéréotype. C’est machiavélique en vérité, mais on est tous dedans, que ce soit les publicités. Il n’y a pas que du bien qui peut découler de tout cette fanfaronnerie, parce qu’il faut le dire, on fanfaronne. Qu’est-ce qu’on cherche ? Une validation ?… J’ai levé un peu le pied sur tout ça. On ne me voit plus faire les boutiques. Je ne me filme plus faisant tout ça. »
2- «Je sais d’où je viens, et je veux m’en souvenir toute ma vie. Quand tu es quelqu’un de croyant, il faut être conscient de ce qui se passe. »
3- « Pour mon bien-être, il fallait que je parte de la France »
4- « Aujourd’hui j’ai plus envie de profiter à l’Afrique, me concentrer sur le continent africain à 1mllion%, je vais mettre toute ma force sur l’Afrique. C’est ce qui me fait vibrer aujourd’hui, voire plus que la musique. Je suis un fan d’histoire. L’Afrique a inspiré tout le monde, de Picasso aux grandes marques de luxe… Ils ont tout pris, absolument tout en Afrique. Ils ont brûlé des bibliothèques. J’ai appris il n’y a pas longtemps qu’il y avait plus grand que le Mur de Berlin : le mur que les Béninois ont fait il y a des années. On a déjà fini le jeu en réalité, mais on a effacé notre historique. On a tout brulé. »
5- « Je ne comprends pas, je n’accepte pas qu’aujourd’hui, un pays comme le Congo, le Mali soit dans un tel niveau de précarité. Comment on peut ne pas manger en 2023 ? Avec le gaspillage ? Chirac a dit un jour que si l’humanité mangeait comme les Français, il fallait six planètes terre. Je dois me concentrer sur l’Afrique noire, je ne sais pas comment ni dans quel domaine mais je verrai. Tout l’argent de l’Europe vient d’Afrique, depuis l’aube des temps, depuis Hernan Cortes. J’aimerai faire partie des personnages comme Sankara, Lumumba. Je n’aimerai pas qu’on se souvienne de moi comme le gars qui a fait ‘‘Sapé comme jamais’’. Je veux qu’on se souvienne de quelque chose de solide, de quelque chose qui va perdurer. »
6- « Je n’ai pas reçu l’invitation de Macron directement, mais de Brigitte. Je suis très au courant de ce qui se passe au Congo. J’ai dû décliner l’invitation parce que ça me semblait très compliqué, et c’était justifié aussi parce que, quand on regarde les Congolais et leurs revendications, ils ne sont pas en train d’inventer l’histoire. Le Congo c’est un pays spécial. Les artistes sont considérés comme des députés. Moi, en tant que Congolais, arriver avec le Chef d’Etat comme ça, ce n’était pas la meilleure idée. Je peux comprendre pourquoi on (en France) m’en veut par rapport à ça. Je n’en ai jamais parlé. Je crois que c’est Kemi Seba qui l’a fait à travers un tweet. La colère des Congolais est justifiée. Il y a un massacre au Congo depuis trop longtemps. »
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