Ses œuvres donnent un éclat singulier à son stand. Exposés sur une table recouverte d’un tissu rouge et bleu, ces objets d’art faits en bronze et en bois, représentent le Cameroun profond. Ce sont des masques, des guerriers sur des chevaux, des porte-clés, et des pendentifs pour décoration. Leur concepteur, Mouansie Amidou, artisan fondeur membre du GIC Afoson (Association des artisans fondeurs et soudeurs du Noun), est particulièrement satisfait de ses productions « qui reflètent l’histoire, notre culture africaine. »
Mouansie Amidou, l’art dans la peau
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Fonderie : Mouansie Amidou, l’art dans la peau

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Les œuvres du fondeur originaire du Noun (Ouest Cameroun) illuminent la deuxième édition de la Foire Internationale des Affaires et du Commerce de Douala (FIAC 2023).

Ses œuvres donnent un éclat singulier à son stand. Exposés sur une table recouverte d’un tissu rouge et bleu, ces objets d’art faits en bronze et en bois, représentent le Cameroun profond. Ce sont des masques, des guerriers sur des chevaux, des porte-clés, et des pendentifs pour décoration. Leur concepteur, Mouansie Amidou, artisan fondeur membre du GIC Afoson (Association des artisans fondeurs et soudeurs du Noun), est particulièrement satisfait de ses productions « qui reflètent l’histoire, notre culture africaine. »

Si les clients se comptent au bout des doigts devant son stand, Mouansie Amidou ne désespère pas. Il profite de chaque instant pour promouvoir son savoir-faire : « La plus-value de nos produits c’est d’abord pour la décoration. Ils ressemblent à des pots de fleurs. On peut faire des poignets, des portes papiers hygiéniques dans les toilettes, des porte-seaux à champagne décoratifs. On peut également faire des portes serviettes de table… »

Ce fils de fondeur et ses confrères, originaires du Noun, se sont rendus à la FIAC grâce au soutien du ministère du Commerce. « Nous avons bien été accueillis par le comité d’organisation de la FIAC », se réjouit-il.

Une culture en voie de disparition

Son grand-père était tisseron, spécialiste des nappes de table. Son père ira créer une fonderie dans un autre quartier de Foumban pour voler de ses propres ailes. Né d’une famille d’artisans, grandi dans la fonderie, Mouansie Amidou suit la voie de son géniteur. Il regrette que dans sa ville natale, « les enfants ne s’intéressent plus trop à l’art ». Pour préserver les richesses ancestrales, le « gardien du temple » exhorte les jeunes camerounais de tous les horizons à se former dans ce domaine. « Nous aimerions que tout le monde vienne apprendre à fabriquer ceci. Que ça ne soit plus seulement les Bamouns. On m’a déjà contacté dans des universités pour donner des cours pratiques. Il faut faire la pratique après la théorie », explique-t-il. A l’en croire, sur les plus de 250 ethnies que compte le Cameroun, très peu se soucient de l’avenir des objets d’art.

« Les Bamoun, les ressortissants du Nord-ouest et certains Bamiléké fabriquent encore ces choses », se console Mouansie Amidou, qui croit que le retour au pays de ces œuvres volées par les Occidentaux pendant la période coloniale, redonnera un souffle nouveau à ce secteur d’activité. « En tant qu’artiste, je souhaite que ces objets de valeur reviennent au Cameroun. Ils représentent une richesse morale et spirituelle pour nos peuples », conclut le fondeur.

Didier Ndengue

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