La double médaillée d’or aux jeux olympiques en triple saut est pressentie pour briguer le poste de président de la fédération camerounaise d’athlétisme.
« L’école aux écoliers, la politique aux politiciens, l’athlétisme aux athlètes ». Cette célèbre phrase prononcée par le chef de l’État Paul Biya à un moment de la vie politique au Cameroun, peut également s’appliquer à la Fédération camerounaise d’athlétisme (Fecathletisme) qui organise, dans quelques jours, les élections au niveau fédéral.
Si jusqu’à présent la gestion d’Emmanuel Moutombi, l’actuel président de la Fédération camerounaise d’athlétisme est presque irréprochable, il faut peut-être du sang neuf à la tête de cette institution. Quelqu’un qui va apporter une nouvelle vision, qui va donner un nouveau souffle à cette fédération.
Et qui mieux qu’une experte dans l’athlétisme pour le remplacer. Avec l’arrivée de Samuel Etoo Fils à la présidence de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), on observe depuis environ dix mois, un regain de vitalité et une forme d’engouement au niveau de la pratique du football. Un engouement que les acteurs et les sympathisants de l’athlétisme rêvent eux aussi de voir dans leur fédération. Parmi les profils qu’ils rêveraient d’avoir à la tête de l’instance faitière de l’athlétisme au Cameroun, Françoise Mbango Etone. Double championne olympique de triple saut, vice-championne du monde, la Camerounaise s’est heurtée toute sa carrière à des murs pour atteindre le plus haut niveau et s’y maintenir. Après cette carrière riche et prolifique, l’athlète camerounaise qui n’a pas eu droit aux hommages mérités, est rentrée dans son pays natal pour transmettre ses connaissances aux jeunes.
Pour mieux le faire, cette dernière a créé depuis 2020, un institut de formation en management sportif. Une manière pour elle de toujours côtoyer le milieu sportif qu’elle affectionne.
« L’économie du sport est complètement sous-exploitée »
Passionnée de sport et d’athlétisme, celle qui n’a pas formellement déposée sa candidature ni manifester son intérêt, reste tout de même un calibre de poids et un profil à la taille de l’emploi. La promotrice d’un institut de formation en management sportif basée à Yaoundé, déplore le management chaotique des sportifs au Cameroun. « L’économie du sport est complètement sous-exploitée, il y a tellement de talents », regrette-t-elle non sans donner plus de détails : « Il faut repenser notre politique dans son ensemble, de la détection à l’accompagnement des athlètes de haut niveau, et cela passe par la formation », avait déclaré l’athlète camerounaise lors de l’ouverture de son institut. Cette expérience qu’elle cumule peut-être mise au service de l’athlétisme camerounais qui peine à fabriquer d’autres médailles d’or dans les compétitions internationales.
Son profil de femme peut d’ailleurs être un atout. Surtout que dans son discours invitant les différentes fédérations sportives nationales à renouveler leur bureau exécutif, Narcisse Mouelle Kombi, ministre des Sports et de l’éducation physique (Minsep) avait conseillé la promotion des candidatures féminines. Un argument sur lequel pourrait s’appuyer la directrice de la Isep-Pm et Staps (Sciences et Techniques des Activités Physiques et sportives et management sportif au Cameroun et en Afrique centrale) pour tirer son épingle du jeu.
Hervé Villard Njiele
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