Immeubles délabrés, bureaux poussiéreux. Voilà l’état des lieux des services publics dans la capitale économique camerounaise.
Une vue du Tribunal de Première Instance de Douala-Bonanjo, ce lundi 27 mai 2024
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Édifices publics : on pisse sur l’entretien à Douala  

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Immeubles délabrés, bureaux poussiéreux. Voilà l’état des lieux des services publics dans la capitale économique camerounaise.

9 ans. C’est le temps qu’il a fallu pour remettre sur pied l’Hôtel  de ville de la Communauté urbaine de Douala, après l’incendie survenu dans la nuit du 6 avril 2015. Le nouvel édifice affiche fière allure depuis quelques mois. Une récente enquête a révélé que ses bâtiments étaient dans un piteux état avant le drame. C’est dans ce même état déplorable que sont justement plusieurs services publics de la capitale économique camerounaise. Des commissariats, aux délégations des ministères, en passant par les préfectures et les sous-préfectures, les tribunaux, les écoles publiques, etc.

Ce lundi 27 mai 2024, la page Facebook Le TGV de l’Info, animée par le lanceur d’alerte Paul Chouta, a posté quelques images qui présentent « le visage déplorable du premier bâtiment des audiences du Tribunal de Première Instance de Douala-Bonanjo ». A en croire les images, l’hygiène n’est pas au rendez-vous dans ce lieu. Le plafond fond, les carreaux nagent dans la poussière, la moisissure y a trouvé un terrain fertile par endroit,…A l’intérieur, la ventilation de la salle d’audience ne fonctionne pas. Un choix volontaire du patron des lieux ou une simple panne?

Une vue du Tribunal de Première Instance de Douala-Bonanjo, ce lundi 27 mai 2024

Questionnement

N’y a-t-il pas un budget pour l’entretien des édifices publics et bureaux administratifs de la ville de Douala ? N’y a-t-il pas un service dédié à l’entretien de ces joyaux architecturaux après la livraison des chantiers ? Pourquoi ceux qui ont la charge des biens de l’Etat se comportent-ils comme s’ils avaient un autre pays ? Pourquoi se comportent-ils comme s’ils étaient de passage ici ? Autant de questions qui taraudent notre esprit.

Le plus curieux est que les mêmes qui laissent les biens publics dans cet état lamentable prennent bien soin de leurs biens personnels. Il est rare de trouver le cabinet, la clinique, le domicile privé ou les écoles privées d’un fonctionnaire dans la poussière ou les pieds dans les eaux souillées. Là-bas, la rigueur est de mise. L’agent de nettoyage qui ne s’applique pas sera convoqué par le patron et son contrat menacé de résiliation.

Une vue du plafond du Tribunal de Première Instance de Douala-Bonanjo

On ne voit malheureusement pas la même détermination où ils amassent d’énormes sommes d’argent pour lancer leurs activités personnelles. « Même dans leurs voitures, vous ne verrez pas de saleté. Ils sont à la laverie tout le temps. Et ils choisissent les meilleurs parfums pour leurs véhicules et maisons. Mais quand il s’agit des biens de l’Etat où ils travaillent, ils optent pour le pourrissement. C’est Paul Biya qui demande qu’ils prennent soin de leurs biens personnels et laissent les biens publics dans cet état ? » S’interroge un Camerounais rencontré ce matin à Douala.

En tout état de cause, les chefs des différents départements ministériels sont interpellés. Ils devraient demander des comptes à leurs collaborateurs de la capitale économique. Ceux-ci devraient expliquer comment ils font pour arborer de beaux vêtements, rouler dans des voitures propres et climatisés pour aller travailler dans des bâtiments et bureaux délabrés et poussiéreux.

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