Droit de réponse du Dr Didier Badjeck aux insinuations sur un probable coup d’État au Cameroun
Dr-Col Didier Badjeck
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Droit de réponse du Dr Didier Badjeck aux insinuations sur un probable coup d’État au Cameroun

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Depuis l’émission de la chaîne Info Tv du dimanche 3 avril 2023 entre 11h30 et 13h30, dont l’une des thématiques portait sur les coups d’État en Afrique, notre position visant à déclarer que les coups d’État ne sont pas transposables au Cameroun, ni par analogie, ni par contagion semble heurter certains internautes qui prônent la liberté d’expression mais sont les premiers fossoyeurs de celle-ci, une fois que d’autres idées ne rejoignent pas leur logique. Notre position mérite d’être clarifiée pour que nous stoppions les interprétations qui ont tendance à poursuivre d’autres calculs, pour ceux qui pensent que les coups de force sont les meilleures preuves de vitalité ou d’alternance en Afrique.

S’agissant de ce sujet en particulier, même s’il fallait faire fi de notre fibre patriotique granitique, sauf de tomber dans le populisme niais très à la mode, la position d’une communauté scientifique moyenne est celle de condamner par principe, les prises de pouvoir par la force, même s’il est argué pour certains que l’inadaptation de l’exercice du pouvoir par les militaires n’est pas absolue, nous citant, Bonaparte, De Gaulle, Sankara, Rawlings et bien d’autres. Statistiques pour statistiques et dans la même veine méthodologique, les adeptes de cette voie omettent alors d’opposer à leurs exemples, les cas qui ne sont pas exempts de tout reproche ; il s’agit de cette majorité où les militaires ont plutôt affiché une impéritie particulière à l’exercice de la vraie démocratie dont ils se faisaient pourtant le chantre quand nouvellement arrivés, ils promettaient la rupture. Les années se sont écoulées et au contraire d’un printemps, ils se sont plutôt affirmés dans la soldatesque, les manquements aux droits de l’Homme, des transitions sans fin et une revitalisation tribale écorchant l’unité nationale. L’expérience parle ainsi fréquemment du cycle continu des coups d’État, s’installant sur l’orbite du cercle vicieux de la virginité répétitive du « Salut national ». En conclusion, les coups d’État en Afrique ont généré plus de problèmes qu’ils ont offert de solutions et sont loin d’être des parangons de démocratie.

Par purisme scientifique, nous ne pouvons céder au populisme actuel qui voit la main d’un pays étranger en toutes les faillites du continent, au moment où se dressent devant l’Afrique de véritables opportunités en raison de l’offre concurrentielle multilatérale.   Ainsi, elle pourrait en obtenir le meilleur dividende et imposer des schémas de développement plus vertueux, allant vers la souveraineté technologique, la financiarisation de son système économique (plutôt que par une bancarisation traditionnelle) cela, dans le but de laisser orphelin les crimes de spoliation de l’économie rentière. Les options endogènes en tous les domaines doivent être privilégiées -sécurité-développement-économie-commerce-monnaie-culture-sport- afin de gagner l’enjeu stratégique global de la souveraineté.   Malheureusement, l’alternative que l’on nous présente à corps défendant même par les scientifiques est l’option militaire, sans refuser qu’il pourrait avoir des exceptions qui confirment la règle.

Pourquoi ce tropisme tendancieux et subreptice vers le Cameroun ?

La médiascopie monitorée nous prouve à suffisance, sauf mauvaise foi de notre part que les débats ont fait des analogies avec le Cameroun, partant même de certains journalistes, investis comme les prédicteurs invétérés de la prospective politique et sécuritaire mondiale, lesquels présageant que l’effet domino concerne en bonne place notre pays. Incapables pourtant d’agir et d’analyser la situation de leurs propres pays et de l’effondrement de leur puissance, ce qui s’appelle aller du plus près au plus loin dans la profondeur stratégique, l’on se permet de prévoir le chaos d’un pays dont on est loin de mesurer la profondeur stratégique et patriotique de sa population. Ces appels caressés au chaos semblent être la parade qui naît aujourd’hui du fait de la redéfinition de l’influence géostratégique du monde, ce qui va d’ailleurs dans le profil de l’histoire des peuples. Cette histoire nous enseigne qu’aucune entité n’a dominé le monde durablement, il s’agit d’un cycle dans lequel il faut assumer son déclin après avoir surchauffé l’essor.

Nous trouvons, en témoin de notre histoire que ces tendances sont osées, mais disons aussi que la défense populaire à laquelle notre politique de défense souscrit demande sans autorisation que nous nous opposions à toute forme de dessein inique qui se profile par des allusions tendancieuses et subversives. Nous n’avons aucune autorisation à requérir pour défendre notre patrie et notre vigilance doit se traduire partout, car « un peuple uni est invincible ».

Voici la vraie profondeur de notre propos qui ne s’encombre ni de peur, ni de recul et qui dissuade toute velléité de déstabilisation en prévenant que les auteurs de telles tendances trouveront devant eux, des hommes debout qui défendront leur patrie et leur destin, de manière patriotique et républicaine.

 

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