By Le pharmacien s’est prononcé sur le programme Couverture santé universelle (CSU) porté par le ministère de la Santé publique. Voici quelques morceaux choisis de son passage sur le plateau de G&J Média, le 26 mai 2024.
Comment la Couverture santé universelle (CSU) peut-elle être implémentée au Cameroun ? Dr. Pierre Sopngwi s’est exprimé sur la question dimanche dernier sur le plateau de G&J Média. Pour le pharmacien, la mise en œuvre de la CSU signifie que chaque individu peut avoir recours aux services de santé dont il a besoin, sans être exposé à des difficultés financières. « La CSU est une structure créée par l’Etat. Elle est chargée de la gestion des frais des soins médicaux au Cameroun. Tout Camerounais peut faire recours à cette structure pour la prise en charge sans blocage financier »,
Au Cameroun, la prise en charge des patients dans les formations hospitalières, sans qu’ils ne déboursent des frais, est juste une vue de l’esprit. Et pourtant, « la Couverture santé universelle absorbe entre 80% et 100% les frais médicaux, les frais d’analyse médicale, les frais de laboratoire et les frais médicamenteux », explique le Dr Sopngwi.
Pour le pionnier des médicaments génériques au Cameroun et dans la sous-région Afrique centrale, la matérialisation de la CSU passe par l’élaboration « d’un décret sur le plan juridique et par la création d’un conseil d’administration large d’au moins 100 personnes à savoir 10 personnes par région qui vont gérer la CSU et nommer leur directeur général en fonction des recommandations du ministère. Bien plus, il faudrait mettre sur pied un budget de 400 milliards par mois pour le bon fonctionnement de la CSU.»
Création d’une agence des médicaments
Dans la même veine, Dr Pierre Sopngwi pense que chaque Camerounais devrait avoir un seul numéro unique et pour cela, il faudrait impliquer les compagnies de téléphonie. « Dès lors que les citoyens seront répertoriés par un seul numéro, on peut donc sortir un fichier de la CSU », ajoute le pharmacien.
Pour lui, la gestion des médicaments dans le cadre de la CSU doit être transparente et efficace. Dr Pierre Sopngwi précise qu’aucune CSU ne peut marcher sans gérer le remboursement médicamenteux. « Il faut contrôler les médicaments sur deux points à savoir : sur le prix du médicament et sur la qualité du médicament. Et il faudrait de bons médicaments à un bon prix. Il faut rapprocher la CSU du prix mondial, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui car le Cameroun vend les médicaments excessivement chers, il y a des médicaments qu’on achète à 200 FCFA sur le marché mondial qu’on revend à 2000 FCFA. Ce n’est pas normal. Par conséquent, on doit créer une agence de médicaments qui va aider la CSU à travailler et pour être efficace. Grâce à cette agence, on va retrouver notre souveraineté et contrôler les médicaments que la population consomme», conclut-il.
Arielle Iris Ngo Bikoï, Stagiaire
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