Une nouvelle loi sur les forêts et la faune, adoptée par le parlement camerounais en juillet 2024, renforce considérablement les sanctions pour la capture, ou le meurtre d'espèces protégées, entraînant des peines d'emprisonnement allant de 15 à 20 ans.
Les artistes Mimie et Krys M, nouvelles ambassadrices de la lutte contre le braconnage au Cameroun.
A la UneCamerounSociété

Douala et Yaoundé : engagés dans la lutte contre le braconnage, 116 propriétaires de restaurants interdisent la viande de pangolin dans leurs assiettes

0

Une nouvelle loi sur les forêts et la faune, adoptée par le parlement camerounais en juillet 2024, renforce considérablement les sanctions pour la capture, ou le meurtre d’espèces protégées, entraînant des peines d’emprisonnement allant de 15 à 20 ans.

Lancée par l’Ong Wildaid au mois de juin 2024 dans les villes de Yaoundé et Douala, la campagne « Pas de pangolin dans mon assiette » a déjà été adoptée par 116 propriétaires de restaurants dans ces deux villes. Ceux-ci manifestent leur engagement en affichant le logo de la campagne à l’extérieur de leurs établissements et en accrochant des affiches à l’intérieur expliquant l’importance de préserver les pangolins.

En effet, depuis le début de la campagne, les militants ont visité 190 restaurants servant de la viande de brousse et des plats traditionnels camerounais. Et parmi eux, 68 servaient de la viande de pangolin; 25 d’entre eux ont rejoint la campagne (soit 37% du total), et se sont engagés à ne plus servir de viande de pangolin.

A noter que ces restaurateurs qui rejoignent la campagne s’alignent sur des pratiques éthiques et durables, renforçant ainsi leur réputation auprès des consommateurs soucieux de l’environnement. De cette manière, ils jouent un rôle essentiel dans les efforts de conservation et contribuent à préserver le riche patrimoine camerounais.

Pour Jennifer Bifot, représentante de Wildaid en Afrique francophone, « l’un des objectifs de notre programme est de transformer la relation du Cameroun avec les pangolins et d’autres espèces, en les reliant à la nécessité plus large de protéger les forêts du pays et les animaux qui y vivent », a-t-elle déclaré. Et d’ajouter, « si nous parvenons à convaincre les citadins camerounais de ne plus considérer les pangolins comme une source de nourriture mais plutôt comme un symbole de la riche faune et des forêts du pays, nous pourrons contribuer de manière significative à sauver les pangolins de l’extinction en Afrique, tout en promouvant une relation beaucoup plus saine avec la nature au Cameroun ».

La loi de juillet 2024 sur le braconnage

Cette nouvelle loi sur les forêts et la faune renforce les sanctions pour la capture ou le meurtre d’espèces protégées, entraînant des peines d’emprisonnement allant de 15 à 20 ans, ou des amendes variant entre 20 et 50 millions de francs CFA, voire les deux. Selon Elias Georges Messina, chef de l’unité des affaires juridiques du ministère des Forêts et de la Faune, « cela symbolise l’engagement du Cameroun à préserver les espèces emblématiques au bénéfice de la biodiversité et des générations futures ». En effet, ce jalon législatif représente une avancée significative dans la protection et la préservation de la biodiversité du Cameroun.

Toutefois, la loi étant nouvelle, il est question de procéder à sa vulgarisation afin que nulle n’en ignore. Pour ce faire, l’Ong Wildaid et le Minfof travaillent main dans la main à travers des opérations de sensibilisation sur le terrain, des campagnes de communication entre autres.

Deux ambassadrices de la culture camerounaise ont également rejoint l’initiative. Il s’agit des artistes musiciennes Mimie et Krys M qui ont marqué leur engagement à donner de leur voix  pour dénoncer ces pratiques illégales. Elles ont officiellement reçu leurs attributs le 17 octobre dernier à Yaoundé, au cours d’une conférence de presse organisée par l’Ong Wildaid.

Récompense : 71 employés du pétrolier Tradex décorés

Previous article

You may also like

Comments

Leave a reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *