Utilisées autrefois pour consulter l’heure, les montres ne représentent plus qu’un outil d’ornement pour les habitants de la capitale économique camerounaise. Une situation qui met les dépanneurs au chômage.
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Douala : déréglées, les aiguilles de la montre déboussolent les réparateurs

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Utilisées autrefois pour consulter l’heure, les montres ne représentent plus qu’un outil d’ornement pour les habitants de la capitale économique camerounaise. Une situation qui met les dépanneurs au chômage.  

Ce mardi 17 janvier 2023, Ndokoti, le plus grand carrefour d’Afrique centrale foisonne de monde. Avant le célèbre tunnel de ce marché, environ une dizaine de commerçants proposent et réparent des montres. Que l’on soit chauffeur de taxi, conducteur de moto, agent de circulation routière, homme, femme, adolescent, etc…  on porte ce bijou autour de son poignet. Vêtu d’un gant, d’un jean, d’un super cent ou d’un jogging, la montre  « adule et  habille », disent-ils.

Située en plein air, la petite bijouterie de Ulrich Djeumeni attire du beau monde. Ici, les clients se bousculent. «Bonjour! Je veux une montre qui pourrait marier  avec mon habillement et mon teint», sollicite Yvana K. La jeune femme arbore un pantalon noir et une chemise blanche.  Irène M, vêtue d’une robe rose pâle, s’offre également une montre chez le bijoutier. «Je n’achète pas la montre pour regarder l’heure. Non. J’ai déjà mon téléphone pour ça. La montre pour moi, c’est un outil d’ornement. Je porte pour embellir ma main », lance-t-elle, toute souriante avant de se fondre dans la nature.

Au volant de son véhicule, Cindy Songue renchérit : « C’est pour moi  un bijou comme les autres. Je la mets (montre) parce qu’elle apporte une plus-value à ma prestance, mon  habillement». Jean-Paul, célibataire de trente ans, utilise la montre comme un gadget de séduction: «Je l’arbore lors des grandes cérémonies pour épater les jeunes demoiselles. Je suis quandmême un cœur à prendre moi! »

Les dépanneurs en voie de disparition

Les réparateurs des montres ne savent plus à quel saint se vouer. Le marché est « mort et cru », décrient-ils.  Les clients se font rare. Pour joindre les deux bouts, ils sont obligés de vendre les montres et leurs accessoires. Devant leurs comptoirs, on achète, mais on ne répare rien. «J’exerce dans ce business depuis 2002. Avant je gagnais bien ma vie. Aujourd’hui, peu de personnes réparent encore les montres. De ce fait, nous devenons des revendeurs d’accessoires et le métier disparaît », se lamente Adolphe Egweoha.

À Douala, certains pensent que réparer une montre lorsqu’elle est endommagée est une pratique caduque. Junior Noubis murmure à voix haute: «Ce sont des pratiques dépassées. Quand la montre n’est plus en état je jette».

Marthe Fadira Etonde, stagiaire

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