Sa Majesté Christian Bakala exige la restitution des terres de ses ancêtres frauduleusement vendues aux étrangers. Il l’a réitéré le 24 février 2025.
Sa Majesté Christian Bakala, chef du village Ngoma, au cours de la conférence de presse du 24 février 2025. Photo/LPA
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Douala : ce que le chef du village Ngoma reproche à ses détracteurs et aux « prédateurs fonciers »

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Sa Majesté Christian Bakala exige la restitution des terres de ses ancêtres frauduleusement vendues aux étrangers. Il l’a réitéré le 24 février 2025.

Le village Ngoma, situé à Douala 3, dans la capitale économique camerounaise, traverse une zone de turbulence depuis quelques années. Ses terres sont convoitées par des « prédateurs fonciers », selon son chef traditionnel, Christian Bakala. Le monarque s’est longuement entretenu avec la presse lundi dernier à Douala au sujet du litige foncier qui secoue actuellement son village. Depuis son accession au trône, il découvre au jour le jour des scandales fonciers. Celui qui fait les choux gras ces derniers jours, c’est celui qui relève de l’espace sur lequel le cimentier de Ngoma d’antan se trouve.

« En effet, il y a eu un DUP qui a été signé dans les années 1980 au temps du premier président de la République du Cameroun, Son Excellence Ahmadou Ahidjo. C’est un titre foncier de l’Etat du Cameroun, notamment le 16274 qui part de Bonamoussadi, Makepe, Kotto, Ngoma, Lendi, Logbessou. Il était question de faire une cité immobilière, des camps SIC. Seulement, je pense, dans les années 1990, l’Etat du Cameroun n’a plus eu les moyens de finaliser ce projet. Le village de Ngoma s’est retrouvé exproprié d’une partie de son territoire. Et certains malins ou prédateurs fonciers en ont profité pour demander à tort des rétrocessions », explique Sa Majesté Christian Bakala, courroucé, au cours d’une conférence de presse organisée le 24 février 2025 par le Syndicat national des journalistes indépendant du Cameroun (Synajic). En plus de la défense des droits de ses membres, l’organisation dirigée par Alex Koko à Dang, mène une lutte acharnée contre les prédateurs fonciers.

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A en croire le gardien des traditions, l’un de ses notables représentant la famille accueillie par les autochtones de Ngoma dans les années 1916, a pu bénéficier de l’Etat du Cameroun de 99 hectares de terrain. Seulement, regrette Sa Majesté Christian Bakala, « après avoir obtenu les 99 hectares, cette famille a tout vendu. Ils se sont retrouvés dans la situation où ils ont besoin d’additifs. Au lieu de demander des additifs à Yaoundé comme ils l’ont fait pour la rétrocession principale, ils ont géré à Douala et dans la gestion qu’ils ont faite à Douala, ils ont demandé des additifs de 47 hectares, mais ils ont occupé 81 hectares toujours dans le même titre foncier ».

Le ministre des Domaines, du cadastre et des affaires foncières, Henri Eyebe Ayissi, va annuler ces faux additifs, apprend-on. Malheureusement, précise Christian Bakala , « ils avaient déjà vendu près de 180 hectares au total. Ils se retrouvent, je peux dire, carrément amputés ».

Lire aussi : Grabuge foncier sans fin à Ngoma-PK 20 : le ministère camerounais des Domaines, du cadastre et des affaires foncières au banc des accusés

Selon le chef du village, la situation qui prévaut actuellement, entretenue par ses détracteurs, ne devrait pas décourager ceux qui veulent acquérir des terres à Ngoma de le faire. « Tous les Camerounais, et même les étrangers, sont les bienvenus à Ngoma. Seulement, la fraude corrompt tout. Ceux qui ont acquis des terrains, avec au départ de l’action une fraude, ceux-là vont se retrouver le bec dans l’eau. Lorsque vous avez un titre foncier, qui est comme celui que le ministre nous a rétrocédés récemment, il n’y a aucun problème en termes de légalité et de légitimité. Ceux qui vont acquérir de petits lots là-dessus n’auront pas de problème ni de maux de tête », rassure Christian Bakala, qui exige que les terres frauduleusement acquises soient restituées à ce village d’environ douze mille âmes selon ses estimations.

Simon Keng

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