La question était au cœur d’un mini atelier qui a réuni, le 29 novembre 2024 à Douala, plusieurs organisations de la société civile camerounaise qui ont de plus en plus de mal à prendre à bras le corps les victimes des violences conjugales.
Face à la montée en puissance des cas de violence faite aux femmes (VFF), les organisations de la société civile (OSC) de Douala rencontrent malheureusement des difficultés au niveau de la prise en charge des victimes. C’est dans cet esprit que l’association Elles rayonnent ensemble (AERE) a décidé d’organiser ce mini atelier de réflexion, ce vendredi 29 novembre 2024, tout en invitant toutes les autres organisations sœurs. « Dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, nous de la société civile de Douala qui travaillons sur ces questions-là, nous nous sommes dit qu’il était important que nous puissions nous réunir pour avoir une réflexion autour de ce sujet. C’est un atelier que nous avons voulu faire entre nous pour dresser l’état des lieux concernant les cas de violence dans la ville de Douala, et concernant aussi la situation de la prise en charge et du suivi des cas qui nous posent beaucoup de problèmes. Il faut dire qu’à l’heure actuelle, on n’a pas de refuge pour les femmes survivantes. On a aussi des problèmes dans nos propres organisations pour pouvoir appuyer les survivantes quand il faut les accompagner sur le plan juridique ou médical. L’idée était de s’assoir ensemble autour d’une table et de discuter pour voir ce qui est possible ou faisable afin d’améliorer la prise en charge des cas et surtout contribuer à la réduction et pourquoi pas à l’élimination des violences faites aux femmes à Douala », a expliqué Caroline Mveng, activiste féministe et promotrice de AERE.
La question de financement des OSC reste un problème crucial au Cameroun. « Au Cameroun par exemple, le ministère de la Promotion de la femme et de la famille (Minproff) ne dispose que de 2% du budget total du gouvernement (source : Minproff 2020), un montant dérisoire qui ne lui permet ni d’apporter un soutien financier de base aux organisations féministes, ni de financer des projets scientifiques », regrette le dossier de presse de l’atelier. Pour les OSC, cette situation contraint les organisations féministes à se tourner vers les bailleurs de fonds internationaux afin de mener à bien leur mission.
Concernant la prise en charge des victimes, « nous avons décidé de mener un plaidoyer avec les autorités de la création d’un abri pour le moment temporaire. Nous avons également décidé d’allier les zones notamment celles qui travaillent sur les questions de masculinité positive, parce que nous pensons que c’est ensemble que nous pouvons arriver à réduire ou éliminer les cas de violence. La 3ème stratégie c’est au niveau de la collecte des données, de nous mettre en coalition, de collecter les données qui vont nous servir à rédiger un document de plaidoyer, c’est pourquoi plus que jamais il nous faut des refuges pour les survivantes », ambitionne la promotrice de AERE.
H.T
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