La digitalisation, l’inattention du gouvernement et le désordre menacent la filière.
Le domaine de l’imprimerie se porte très mal au Cameroun. A part peut-être l’imprimerie nationale qui se bat pour garder la tête à la surface de l’eau, celles du privé sont presque toutes ruinées. Les maux qui touchent le secteur proviennent de toutes parts. Premièrement des imprimeurs eux-mêmes, qui ont du mal à organiser leur secteur d’activité pour être une force de propositions, il y a aussi un manque d’arrimage au train de la modernité.
Le même registre compte un portefeuille important de gros clients locaux qui préfèrent aller faire imprimer leurs magazines, livres, et différents supports de communication à l’étranger. Les Camerounais réalisent plus de 200 milliards d’impression par an à l’extérieur, selon les estimations du Syndicats national des employeurs de l’industrie d’arts polygraphiques et activités connexes du Cameroun (Syneiapac).
Les membres du syndicat accusent également la digitalisation de contribuer à la mort de leur secteur au pays. Les chiffres à leur disposition sont effroyables. A en croire Onesine Tchamba, l’une des têtes de proue de la première édition du Forum des imprimeurs et des arts polygraphiques (Fiap) qui se tient dans la salle de conférence du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) les 13 et 14 décembre 2019, la filière comptait environ « 200 mille emplois il y a sept ans. Aujourd’hui, c’est moins de 40 mille emplois », regrette l’imprimeur.
Cette chute soudaine a entrainé la fermeture de plus de 300 entreprises de la filière sur la même période. Celles qui résistent encore à la crise n’échappent pas aux maux qui minent le secteur.
Les réflexions qui vont être poussées au cours des assises de Douala cette semaine ont pour objectif final : la création d’un ordre national des imprimeurs du Cameroun.
Longtemps plongés dans le coma, les imprimeurs camerounais en ont marre de cette misère qui va grandissant dans leur secteur sous le regard impuissant du gouvernement, qui a pourtant l’obligation d’écouter les différents cris de détresse provenant de la filière afin de protéger ce tissu industriel.
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