A moins de ne pas donner raison à un homme politique gabonais qui disait : « Si vous voulez avoir de beaux discours, allez au Cameroun », il faudrait bien qu’on explique clairement aux populations camerounaises ce qui se passe exactement en ce qui est de la fourniture en énergie électrique au Cameroun avec la résurgence des interruptions intempestives qui causent d’énormes préjudices à toutes les classes sociales du pays. Ménages, industriels, opérateurs économiques dans leurs différentes strates, tous sont logés à la même enseigne à Douala depuis la mi-août 2024. Le questionnement est d’autant plus perceptible qu’il y a quelques temps, un membre du gouvernement, dans une cérémonie fortement médiatisée, avait fait savoir à l’opinion nationale et internationale qu’un ouvrage mis en place sur le plus grand fleuve du Cameroun, injectait déjà quelques mégawatts dans le Réseau Interconnecté Sud (Ris). Ce qui laissait supposer qu’avec cette production supplémentaire, en attendant le lancement définitif de l’ouvrage, que tout au moins, on allait être épargné de ces coupures d’énergie électrique.
A une certaine époque, on insinuait qu’en saison sèche, du fait de l’étiage du fleuve Sanaga, il était impossible de satisfaire à la demande nationale. Ce qui pouvait alors expliquer ce qu’on a alors baptisé : « délestage ». Dans la même logique, entre le 26 et 27 août 2024, Victor Mbemi Nyaknga, Directeur général de la Sonatrel avait effectué une visite de travail et d’inspection en vue de se rassurer qu’aucune défaillance ne viendrait s’interposer dans le système de transport du courant électrique dans les régions du Centre et du Littoral.
Au terme de cette descente sur le terrain, s’il avait demandé par endroit que les travaux soient accélérés en vue de cette interconnexion, il avait surtout dit toute sa satisfaction au sujet du travail abattu au regard de l’appui que les partenaires au développement, notamment la Banque mondiale, apportait.
Ça, c’est ce qu’ils ont dit. Mais à l’observation, c’est tout un autre son de cloche qui est entendu du côté des consommateurs à quelque niveau que ce soit. Les délestages sont de retour. En nous retournant vers Eneo, dans le bon sens et que les perturbations seraient dues à des arbres qui seraient tombés sur les pylônes et que sais-je encore. Si cela ne pourrait être que spéculation, on serait tenté de conclure que tout est mis en œuvre pour faire capoter la vision politique de Paul Biya. On se souvient qu’il s’est présenté au peuple camerounais lors de la première élection présidentielle organisée sous son égide, comme « l’homme du renouveau national ». Une vision qui avait inspiré l’artiste musicien Ngalle Jojo aujourd’hui « homme de Dieu » à travers la chanson intitulée « Rigueur ». Par la suite, c’était la politique des « grandes ambitions » suivie des « grandes réalisations » à travers les projets structurants et enfin des « grandes opportunités » qui devraient profiter à l’ensemble de la population.
Comment donc comprendre que l’on n’ait toujours pas atteint « le bout du tunnel » si ce n’est une volonté plus ou moins déguisée de ceux à qui les responsabilités ont été confiées, de saboter (n’ayons pas peur des mots) cette belle vision portée par la plus Haute Hiérarchie de la Nation, de quoi s’agirait-il ? On peut tromper le peuple un temps, mais on ne peut pas tromper le peuple tout le temps. DES ROUTES CIMENTÉES ET DES MAISONS GOUDRONNÉES, ce n’est plus cette forme de discours que le peuple veut. On est fatigué des discours de démagogues. Les Camerounais ne sont pas dupes. Les effets d’annonce, y en a marre. On veut du concret. Il faut que cela change.
Martin Paul Akono
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