Les salaires du mois de juillet 2020 ont été réglés la semaine dernière. Mais la dette reste intacte.
Ambiance morose au consulat général de la République du Congo sis au quartier Bonapriso à Douala. Le consul général et certains de ses collaborateurs se regardent en chien de faïence. Raison évoquée : le patron accuse ces derniers, « sans preuves », apprend-on, de vouloir le saboter dans les médias.
« Il nous rend la vie dure. Depuis la parution d’un article dans les journaux, il est devenu amère », informe un proche collaborateur de Jules Ngoulako.
Selon une autre source consulaire, plusieurs réunions ont été organisées ces dernières semaines par le consul général dans le but de trouver les coupables des accusations dans la presse camerounaise.
Pendant ce temps, le problème de fond quant à lui, reste intact. Aucun signe ne prouve jusqu’ici que le représentant de Dénis Sassou Nguesso dans la capitale économique camerounaise compte solder les quatre mois d’arriérés de salaires des agents locaux.
«On nous a payé le mois de juillet la semaine passée, mais les arriérés restent intacts. On ne sait même pas comment on va fêter ce décembre. Et les pensions des enfants n’ont toujours pas été soldées», se lamente notre source.
Matricules de solde
L’instabilité salariale au consulat général du Congo à Douala ne date pas d’aujourd’hui. Les agents locaux le décriaient déjà dans une correspondance adressée au secrétaire général du ministère des Affaires étrangères du Congo le 15 mars 2018. « Monsieur le Secrétaire général, nous vous informons que depuis fin novembre 2017, nous vivons un véritable drame dans nos familles car, jusqu’à date, nous n’avons perçu aucun franc de nos salaires, alors que nous avons des loyers, des enfants à soigner, à nourrir et à éduquer », peut-on lire dans cette lettre dont nous avons eu copie.
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Après investigations, nous avons constaté que l’instabilité salariale au consulat du Congo trouve ses racines ailleurs. « Avant, les salaires passaient normalement par virements bancaires. Ils atterrissaient directement dans les comptes du personnel. Mais le consul actuel a écarté ce mode de paiement qui ne souffrait pourtant de rien. Depuis, nos salaires sont virés dans le compte du Consulat. Nous n’avons aucune trace. On nous paie seulement à main levée, ce qui n’est pas normal », dénonce une autre source au consulat. Comme tous les fonctionnaires congolais, les salaires des agents consulaires locaux ayant des matricules de solde, recrutés par les prédécesseurs de Jules Ngoulako, étaient virés dans leurs comptes Ecobank.
Contacté par notre reporter, le consul général, Jules Ngoulako nous rassure que les problèmes de salaires sont en train d’être réglés. Concernant les virements de salaires dans les comptes bancaires des agents locaux, il dit : « Depuis que je suis en fonction, les salaires du personnel n’ont jamais été virés dans leurs comptes. Je ne sais pas comment cela se passait avec mes prédécesseurs ».
Didier Ndengue
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