Les gardiens des traditions ancestrales sont convaincus que l’actuel occupant du Palais de l’unité reste le « meilleur risque » en octobre 2025. Quelques semaines plus tôt, certains religieux de l’Eglise catholique romaine s’opposaient à une éventuelle candidature de Paul Biya à la prochaine élection présidentielle au Cameroun.
Paul Biya/Photo/AFP
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Candidature de Paul Biya : chefs traditionnels contre évêques

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Les gardiens des traditions ancestrales sont convaincus que l’actuel occupant du Palais de l’unité reste le « meilleur risque » en octobre 2025. Quelques semaines plus tôt, certains religieux de l’Eglise catholique romaine s’opposaient à une éventuelle candidature de Paul Biya à la prochaine élection présidentielle au Cameroun.

C’est un secret de polichinelle. Les chefs traditionnels du Cameroun n’ont qu’un seul candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2025. Et c’est Paul Biya. L’homme du 6 novembre 1982. Les gardiens des traditions ancestrales ont réitéré leur « soutien total et indéniable » au président de la République lors de leur réunion statutaire le 27 janvier 2025 au Palais des congrès de Yaoundé. C’était en présence du ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji. Les chefs traditionnels se sont officiellement prononcés sur la prochaine élection présidentielle. Une déclaration a sanctionné leurs travaux. Dans ce document de trois pages devenu viral sur les réseaux sociaux, ces auxiliaires de l’administration disent avoir « décidé, après évaluation minutieuse de la situation politique du Cameroun, d’accorder leur soutien total et indéniable à la candidature de S.E. Paul Biya ».

Pendant leurs assises, les chefs traditionnels sont revenus sur le message de fin d’année du président Paul Biya à la nation le 31 décembre 2024. « A travers ce discours vérité, les chefs traditionnels ont compris que le président de la République entend corriger certains dysfonctionnements qui freinent le développement de notre cher et beau pays, le Cameroun et portent préjudice au bien-être de nos populations », rapporte le document. Ce soutien indéfectible à Paul Biya traduit la gratitude des chefs traditionnels qui remercient le chef de l’Etat « pour avoir donné à la chefferie traditionnelle la place qu’elle mérite dans notre pays. Les chefs traditionnels de 1er, 2ème et 3ème degrés bénéficient désormais d’un traitement salarial mensuel et sont présents dans les institutions de la République où ils occupent d’importants postes de responsabilité », renseigne le document.

Les prélats s’opposent

Si pour les chefs traditionnels le Cameroun a besoin d’un « homme d’Etat d’expérience à sa tête », pour des prélats, Paul Biya doit céder le fauteuil à quelqu’un d’autre. « On ne va pas souffrir plus que ça encore. On a déjà souffert. Le pire ne viendra pas ! Même le diable, qu’il prenne d’abord le pouvoir et on verra après », avait déclaré, le 1er janvier, Mgr Yaouda Hourgo, évêque du diocèse de Yagoua. Ce dernier avait emboîté le pas à l’archevêque de Douala, Samuel Kléda, qui avait appelé Paul Biya à renoncer au pouvoir. Dans une interview accordée à un média français, Mgr Kléda avait déclaré qu’une nouvelle candidature de Paul Biya serait « irréaliste ». Même son de cloche chez Mgr Emmanuel Abbo de Ngaoundéré, qui avait dénoncé le fait que le pouvoir en place se soit transformé en « rouleau compresseur », étouffant toute expression de mécontentement. Ces sorties des religieux ont été critiquées par les cadres du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), parti au pouvoir.

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