Le gouvernement à travers son porte-parole, René Emmanuel Sadi, l’Ordre des avocats, le Syndicat national des journalistes, les hommes politiques et la société civile font front commun contre l’arrêté du préfet du Mfoundi visant à museler les populations de la capitale camerounaise.
René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication (droite) et Paul Atanga Nji, ministre de l'Administration territoriale.
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Cameroun : le préfet du Mfoundi dans le « Moulinex »

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Le gouvernement à travers son porte-parole, René Emmanuel Sadi, l’Ordre des avocats, le Syndicat national des journalistes, les hommes politiques et la société civile font front commun contre l’arrêté du préfet du Mfoundi visant à museler les populations de la capitale camerounaise.  

L’arrêté du préfet du département du Mfoundi du 16 juillet 2024, suscite une vague d’indignations au Cameroun. Dans cette décision sévèrement critiquée, Emmanuel Mariel Djikdent menace de frapper « d’une interdiction de séjour dans le département du Mfoundi pour une durée déterminée, toute personne qui appelle au soulèvement contre les institutions de la République ; outrage dangereusement les institutions ou celui qui les incarne (par tout moyen de communication suivi dans le département du Mfoundi) ; entreprend des manœuvres pouvant entraîner de troubles graves à l’ordre public ».  

L’acte du chef de terre a provoqué un tollé général au Cameroun. A travers un communiqué de presse qui sonne comme un désaveu, le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, rappelle que le « Cameroun se veut une démocratie et un Etat de droit ». Plus loin, le porte-parole du gouvernement camerounais précise que « les Camerounais peuvent s’exprimer sans aucune contrainte, approuver ou désapprouver l’action des pouvoirs publics, faire connaître leurs points de vue sur l’ensemble des questions ayant trait à la vie de la nation ».

Dans le même ordre d’idée, le Conseil de l’Ordre des avocats au Barreau du Cameroun a adressé une correspondance au préfet du département du Mfoundi dans laquelle il se dit « particulièrement outré de découvrir le contenu » de son arrêté, qui est « en contradiction flagrante avec les droits et libertés fondamentaux reconnus aux citoyens vivant sur notre territoire par la Constitution du Cameroun ainsi que les instruments normatifs internationaux et notamment le droit au libre établissement sur le territoire de la République ». Le Bâtonnier Me Mbah Eric Mbah qui signe cette missive, demande au préfet d’annuler « cet arrêté qui relève d’une époque révolue et qui est susceptible de donner une image dégradée de notre pays auprès de nos partenaires internationaux ».

La société sort les muscles

Les leaders et organisations de la société civile du Cameroun, réunis au sein de la plateforme Action Civile 237 se sont sentis visés par l’arrêté de l’administrateur civil principal. Ils l’ont fait savoir dans une sortie condamnant « avec la dernière énergie cette tentative de restriction spécieuse de l’espace civique camerounais », non sans dénoncer « cette posture récurrente à l’endroit des acteurs camerounais pour lesquels la liberté d’expression consacrée par la Constitution et par les lois de 1990 est acquis non négociable ». Action Civile 237 demande également au préfet de « rapporter cet acte règlementaire qui, à la limite, fait de Mfoundi une république dans la République ».

Le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) n’est pas resté indifférent face à cette menace qui pèse sur la liberté d’expression au Cameroun. Dans une déclaration, sa présidente nationale, Marion Obam, fustige elle aussi cet arrêté qui « prend à contrepied  le président  de la République qui  avait indiqué que les Camerounais ne doivent pas aller au maquis pour s’exprimer ».  La syndicaliste s’interroge : « N’est-ce pas une menace à peine voilée aux journalistes qui, au quotidien, doivent collecter, traiter et diffuser les informations ? » L’exécutif syndical condamne cette tentative de musellement de la presse et demande à  tous les journalistes dont les médias sont installés dans le département du Mfoundi, de ne pas céder « à cette intimidation et de continuer sereinement leur travail au service du public ».

 

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