Si la revendication pour un paiement de 850 000 000 Fcfa aux ayant-droits, portée par les artistes est légitime, il se trouve parmi des créateurs des œuvres de l’esprit, des « moutons de Panurge » qui ne maîtriseraient absolument rien de cette activité. Ce qui expliquerait cette confusion observée.
Les artistes musiciens membres de la Sonacam ont pris d’assaut le ministère de la Communication hier. Objectif visé, contraindre René Emmanuel Sadi, le président du conseil d’administration de la chaîne de radio et de télévision publique à faire payer les huit cent cinquante millions que doit cette chaîne audiovisuelle aux ayant-droits dans un compte autre que celui où il est destiné. Dans les rangs des artistes, on a remarqué la présence du président du conseil d’administration de cet organisme de gestion collective du droit d’auteur Ateh Bazor. Il s’est fait accompagner de nombreux acteurs de ce secteur. A l’observation, on a pu lire en filigrane leur méconnaissance quasi-générale des textes qui régissent le secteur du droit de la propriété intellectuelle.
Pour la gouverne de ces trublions, l’enveloppe qui a été négociée à la Cameroon Radio Television(Crtv) par la commission Sam Mbendè, ne résulte pas des droits des artistes de la période récente. Encore que beaucoup ne sont pas actifs. Cette enveloppe, à l’instar des cent quarante millions que le président de la Cameroon Music Corporation a réussi à décrocher à la Société Nationale des Hydrocarbures(Snh), appartient bel et bien aux redevances dues aux organismes de gestion collective du droit d’auteur qui existaient entre 2005 et 2017. Ce qu’il y a lieu de savoir, c’est que cet argent appartient à quatre organismes de gestion collective du droit d’auteur. Et non à une seule société dont les membres sont allés demander que les frais soient payés dans un compte autre que celui des arriérés.
On eût dit qu’il s’agissait d’une réelle volonté de distraire les Camerounais, en les éloignant de la réalité. Car, à bien y voir, pratiquement le grand nombre de ceux qui étaient au ministère de la Communication, ne sont pas des ayants droits. Beaucoup parmi eux seraient même incapables d’apporter une seule définition au terme « Droit d’auteur ». Mais ils sont les premiers à crier au loup, à parler de la violation des textes réglementaires en vigueur qu’ils ne maîtriseraient pratiquement pas. La méfiance devrait donc être de rigueur. Ce d’autant plus que la Sonacam qui fait autant de tintamarre n’aurait rien à voir avec cette enveloppe pour la simple et bonne raison que l’argent appartient aux OGC qui existaient entre 2005 et 2017.
Martin Paul Akono
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