Avec la conjoncture économique actuelle, cette denrée fait le tour des ménages. Elle est vendue dans les marchés de la capitale économique du Cameroun à moindre coût.
Joël est un vendeur de pains rassis. Il est installé derrière la station Total, au marché Nkol-Oloun, situé dans le 2eme arrondissement de la ville de Douala, au Cameroun. Ici, il est entouré de couturiers, de fripiers, de vendeurs de draps, etc…. Ses pains, il les dispose sur des comptoirs en bois alignés sous un hangar. Abandonnés à une température ambiante, les mouches y trouvent un abri. Ces pains rassis, sont manipulés par les mains des clients venant de tout bord. Ils sont durs au toucher, et fades au gouter. Ici, l’hygiène n’a pas l’air d’être à l’ordre du jour.
Les pluies de ce mardi 05 juillet 2022, ne ralentissent pas son activité. Assis sous son hangar et derrière l’un des comptoirs de pains, Joël sirote une bière en attendant les clients. Il vend une baguette de pain rassis à «100 FCFA», dit-il. Les clients viennent de partout pour s’en procurer. «Bonjour c’est combien le pain?», «s’il vous plaît je veux 3 pains», «une baguette de pain je vous en prie!», lancent les admirateurs de ce pain dur.
Concernant son business de pains rassis, Joël explique qu’il «les prend à la boulangerie Santa Lucia d’Akwa. Les boulangeries fabriquent du pain par commande. Quand il y a des pains en surplus, on les met de côté pour vendre aux livreurs le lendemain».
«Eux à leur tour, poursuit-il, nous revendent ces pains à un prix raisonnable».
Mode de conservation
Pour conserver ce pain, «il ne faut pas un très gros effort», nous dit Joël. Lorsqu’il se fait livrer en abondance (environ 4 à 6 sacs) la journée, et qu’il ne parvient pas à tout liquider, il ramène le reste à la maison. «Ici, je les laisse dans leurs sacs et les attache bien pour éviter le froid. Ainsi, ils peuvent résister des jours et des jours sans problème. Sauf que, plus ça dure, plus ça durcit».
«Parfois, il peut arriver que l’air entre dans les sacs et mette de la moisissure sur le pain. On ne jette pas! Arrivé au marché, je trie ces pains et les sèche au soleil sur des plastiques», raconte-t-il, tout joyeux.
Avis des consommateurs du pain
Les amoureux de cet aliment qui accompagne les petits déjeuners et hors d’œuvres ont des préférences différentes par rapport à sa forme sèche ou fraiche. Certains, ne l’affectionnent pas et pensent d’ailleurs qu’il est consommé par manque d’argent.
«Je le préfère chaud car c’est d’abord la qualité. C’est encore frais, appétissant et croustillant. Il a encore toute sa saveur et ses nutriments», fait savoir Beaudoin Wokam, vendeur d’objets électroniques.
Vendeur de babouches et de chaussures au marché central de Douala, Aristide rappelle que «le pain, doit être consommé 5 à 6 heures maximum après sa fabrication car il contient encore ses constituants. Or, lorsqu’il est rassis, il n’a plus ces constituants. Il rend donc la mastication difficile et une sécrétion salivaire abondante».
D’aucuns n’ont de préférence. «Le pain, qu’il soit rassis ou chaud, ça rassasie de la même façon. Le ventre ne fait pas de différence», fredonnent-ils.
D’autres l’aiment rassis et pensent d’ailleurs que c’est l’idéal à consommer. Vendeuse de draps au marché Nkol-Oloun, Mélanie nous confie qu’elle préfère le pain rassis parce que «c’est très bon quand on le prend avec du café le matin, c’est plus consistant que le pain chaud».
Sa voisine Marie-Claire, également vendeuse de draps fait une piqure de rappel sur les règles de diététique: «Je préfère le pain rassis car, ayant perdu de son eau, il est plus nourrissant, digeste et plus léger que le pain chaud et tendre. Il permet d’éviter certaines maladies».
Fadira Etonde, stagiaire
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