Le pneumologue Bruno Tengang milite pour l’interdiction de la consommation du tabac dans les espaces publics professionnels et familiaux.
Le tabagisme demeure un problème de santé publique au Cameroun. Malgré la lutte acharnée contre ce fléau depuis des années, les pouvoirs publics ne sont toujours pas parvenus à renverser la vapeur. Et selon les données officielles lues sur les antennes du poste national, 31, 2 % de jeunes de 13 à 15 ans ont allumé leurs premières cigarettes avant l’âge de 10 ans, 57% fument et 9,5 % utilisent d’autres dérivés du tabac comme la pipe à eau (chicha).
Pourtant le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji à travers un arrêté signé le 7 mars 2022, a instruit les autorités administratives à initier des actions appropriées en vue de lutter contre le phénomène de la chicha. Malgré cette interdiction, la consommation de la pipe à eau se porte bien dans plusieurs coins chauds du pays.
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Dr Bruno Tengang, pneumologue, pense que le Cameroun peut prévenir et diminuer la consommation globale du tabac : «Le gouvernement doit poser des actions fortes notamment augmenter le prix du tabac. C’est une politique qui a été utilisée ailleurs. Mettre des taxes pour diminuer la consommation du tabac, le retirer par exemple des espaces publics professionnels et familiaux.»
Sevrage tabagique
La nicotine est un produit entraînant, dans plus de 50% des cas, une très forte dépendance à la fois physique et psychologique. Arrêter de fumer demande donc de gros efforts. «Il n’existe pas de méthode pour arrêter de fumer qui soit adaptée à tous. Néanmoins la première chose, c’est la volonté personnelle d’arrêter. Parce que vous pouvez voir tous les tabacologues, si vous n’avez pas pris la décision d’arrêter de fumer ce sera très difficile. Après ça, il faut se faire accompagner par un pneumologue ou un médecin généraliste qui va vous aider avec des substituts nicotiniques qui peuvent être des patchs qu’on colle sur la peau. Le médecin va déterminer la dose qu’il vous faut en fonction du degré de votre tabagisme. Des gommes à mâcher, des comprimés sublinguaux ou à sucer», explique Dr Bruno Tengang.
Selon l’expert, le tabac non seulement est néfaste pour la santé, mais également nuisible pour l’environnement. C’est l’un des messages lancé par l’Organisation mondiale de la santé (Oms) ce mardi 31 mai 2022, à l’occasion de la 37ème Journée mondiale sans tabac placée sous le thème : «le tabac une menace à notre environnement». L’Oms rappelle que chaque année, l’industrie du tabac entrainerait la coupe de près de 600 milles d’arbres et contribuerait au gaspillage de quelques 22 milliards de tonnes d’eaux.
Ruffine Moguem
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