Il voulait simplement donner une orientation utile pour d’éventuels visiteurs, mais une maladresse, un geste inconscient de sa femme a failli lui coûter son mariage.
Histoire insolite, histoire vraie qui s’est déroulée au quartier Akwa-Nord dans le premier arrondissement de Douala. Pour des besoins de décence, nous tairons volontairement les noms des personnes impliquées. Mais nous les identifierons par les pseudonymes Yves pour Monsieur et Claudette pour Madame.
Yves et Claudette ont toujours mené leur vie en paix et en toute insouciance dans leur baraque construite en bois de coffrage au bord d’un débarcadère non loin du lieudit « marché Ewodi ». Yves, pêcheur de son état, passait le clair de son temps à pêcher dans les méandres du fleuve Wouri dans la perspective non seulement de fournir du bon poisson frais pour sa famille, mais aussi d’en vendre. Et lorsque la capture journalière n’était pas écoulée, Claudette s’activait à la faire fumer pour une bonne conservation. Ce qui fait que le couple pouvait soit en consommer, soit encore le proposer à d’éventuels acheteurs. Ils ne manquaient d’ailleurs pas de clients.
Voilà qu’un samedi matin, pendant que Madame s’apprêtait à aller s’approvisionner en vivres frais et autres ingrédients qui allaient lui être utiles pour la cuisson, Yves de son côté, assis sur un tabouret à l’arrière de sa maison, nettoyait et rapiéçait son filet dans la perspective d’une autre partie de pêche. S’étant souvenu de ce qu’une paumelle de la porte avant de la baraque avait cédé suite à une bousculade de ses clients voulant s’approprier les meilleures prises, il pensa coller une sorte d’étiquette sur laquelle il avait pris le soin d’écrire l’orientation suivante : « le devant est gâté, passer par derrière ». Juste après y avoir enduit le recto de colle, c’est à ce moment que sa femme vint l’interrompre. Imposante qu’elle était, elle lui intima pratiquement l’ordre d’aller à l’intérieur de la maison lui chercher un paquet qu’elle devait remettre en guise de gratification à un de leur client. Dans la précipitation, Yves oublia de recommander à sa femme de faire attention en s’asseyant sur la banquette qui lui servait d’établi. Mais s’étant assise, le papier bien imbibé de glu, se colla de manière bien lisible sur le postérieur de son Kaba qu’elle arborait fièrement.
Sans s’en rendre compte et après avoir récupéré le paquet en question, Claudette se leva et partit précipitamment pour le marché. Y étant, ce qu’elle ne comprenant pas, c’est la risée dont elle était la cause à chaque fois qu’un passant jetait son regard sur son postérieur et y lire : « le devant est gâté, passer par derrière ». Vous vous imaginez sa colère une fois qu’elle aura pris connaissance de ce qu’elle faisait passer comme message, surtout aux hommes. Malgré ses explications et la présentation de ses excuses à madame, Yves avait passé un sale quart d’heure qui avait failli lui couter son mariage. N’eût été les interventions, assistance à personne en danger et les supplications du voisinage, on n’en serait plus à parler d’idylle entre Claudette et Yves : « le devant est gâté, passer par derrière »
Matin Paul Akono
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