Les filets de ces deux légumes sont passés de 10. 000 à 25 000 FCFA pour l’ail et de 25 000 à 110. 000 FCFA pour l’oignon dans ce marché situé à Douala 4e.
12h00. C’est l’heure à laquelle nous arrivons au marché « Petit Baobab », ce mercredi 23 octobre 2024. Il est situé au lieu-dit « Centre équestre », sur l’axe parallèle à celui de DK hôtel au quartier Bonabéri, dans le 4ème arrondissement de la capitale économique camerounaise. Dans ce marché réputé pour la cherté de de ses vivres, les clients se bousculent devant le comptoir de Chantal M, vendeuse d’épices diverses, parmi lesquelles l’ail et les oignons.
Carine Nanga, une ménagère venue en acheter à ce comptoir, repart déçue après avoir demandé leur prix. La gorge serrée, les bras croisés, les yeux dans le vide, elle murmure sous un ton colérique : « est ce qu’on touche encore aux oignons ? C’est devenu cher. L’oignon de 500 FCFA ne suffit plus pour la semaine et la quantité d’ail a diminué. Je préfère une fois acheter de la viande ».
Les commerçants n’en témoignent pas moins. Selon eux, les prix ont doublé voire quadruplé. Chantal M la vendeuse d’épices fait savoir que : « cette année, l’ail et l’oignon sont venus une fois chers. Le filet d’ail que voici coûte 25.000 FCFA au prix de gros et donc 2500 FCFA au prix de détail. Nous les revendons respectivement à 30.000 FCFA et 3000 FCFA. Par le passé, nous le prenions au prix de gros à 10.000 FCFA et le prix de détail à 1.000 CFA ».
Pour l’oignon, elle explique que « les prix ont quadruplé. Présentement, le sac d’oignons coûte 110.000fcfa et pourtant, il coûtait 25.000 FCFA les années précédentes. Le plus petit oignon sur le marché coûte actuellement 50 FCFA et nous attachons 3 à 100 FCFA quand il y en a ».
Sur le comptoir de sa voisine Léontine V, situé à un jet de pierre, on aperçoit des oignons en pleine décomposition. « L’oignon est cher par rapport à avant. Nous achetons en paniers. Les prix varient en fonction de leurs grosseurs et celles des oignons. Il y a les paniers de 100.000 FCFA et ceux de 50.000FCFA. Auparavant, ceux de 100.000 FCFA coûtaient 25.000 FCFA et ceux de 50.000 FCFA revenaient à 15.000 FCFA », se lamente la revendeuse.
Les causes de cette inflation
Dans un article paru il y a deux ans dans le journal sous régional « Intégration », l’économiste Christian Leman faisait savoir que cette augmentation des prix serait due à la rareté de ces légumes sur nos marchés, la forte demande des pays voisins et les raisons climatiques. « Il se pose un problème de conservation de ces produits pour pouvoir assurer la disponibilité entre les deux récoltes. Ajouter à cela la demande extérieure. Tout ceci exerce une pression et par conséquent l’offre a tendance à baisser par rapport à la demande… Résultat, la hausse des prix », expliquait-il à notre confrère Intégration.
Le site d’information Fews.net lui, explique que « les pressions inflationnistes sur les produits alimentaires se sont intensifiées au Cameroun depuis le début de la guerre en Ukraine. Le Cameroun a connu un taux d’inflation générale de 6 ,61% en août 2022 ».
Cette hausse exorbitante des prix représente pour les commerçants et les ménages de la ville de Douala un gros handicap. En attendant que l’Etat se penche sur ce dossier, certaines ménagères du quartier Bonabéri préfèrent se passer de ces épices pour le moment.
Maї Fango, stagiaire
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