Le sujet a meublé la conférence internationale GéoTech4Nature, tenue du 5 au 7 décembre 2024 à Douala. Un évènement organisé par la Coopération allemande à travers le projet Giz BSB Yamoussa, en partenariat avec le projet Tridom Comifac.
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Afrique centrale: l’IA et les drones au chevet des aires protégées

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Le sujet a meublé la conférence internationale GéoTech4Nature, tenue du 5 au 7 décembre 2024 à Douala. Un évènement organisé par la Coopération allemande à travers le projet Giz BSB Yamoussa, en partenariat avec le projet Tridom Comifac.

La ville de Douala au Cameroun a accueilli, du 5 au 7 décembre 2024, les travaux de la toute première conférence internationale GeoTech4Nature.  Placée sous le haut patronage du ministère des Forêts et de la Faune (Minfof), la rencontre a été initiée par la Coopération allemande à travers le projet GIZ BSB Yamoussa, en partenariat avec le projet Tridom Comifac. Les réflexions ont porté sur « les technologies de l’IA et des drones pour améliorer la gestion des aires protégées dans les pays membres de la Commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFAC) ». La thématique a réuni autour d’une même table, les acteurs de la conservation de la biodiversité, des aires protégées et des nouvelles technologies d’Afrique centrale. Elle faisait appel à davantage d’utilisation des technologies de l’information et de la communication dans les aires protégées, en vue d’en améliorer significativement la gestion.

En effet, malgré les efforts entrepris au cours des deux dernières décennies pour accroître la superficie des réseaux et le nombre d’aires protégées en Afrique centrale, certains experts en matière de gestion forestière constatent malheureusement que ces espaces dédiés sont en souffrance dans la sous-région. « Les aires protégées d’Afrique centrale souffrent, il faut le reconnaître. Si on ne le fait pas, on ne va pas avancer », a déclaré le Pr. Martin Tchamba, consultant international en gestion forestière et aires protégées. Déclaration faite lors de la présentation de son exposé intitulé « Aires protégées d’Afrique centrale : entre politique et pratique ». Selon l’universitaire, les principales causes de cette souffrance sont les menaces environnementales et humaines et la gestion inefficace des aires protégées. « Comme éléments relatifs aux menaces, on a le braconnage, les produits forestiers non ligneux, le tourisme, les infrastructures, les plantes envahissantes, les feux de brousse, l’exploitation minière dans certains cas, l’agriculture et surtout l’agriculture industrielle et aussi les pâturages », précise l’enseignant.

En ce qui concerne la faiblesse de la gestion des aires protégées, on note les problématiques internes telles que « la délimitation des aires protégées, l’insuffisance du personnel même s’il y a des améliorations qui se font. La conception des aires protégées. On a vu beaucoup de décrets de création des aires protégées qui étaient très loin de la réalité de la gestion. Il y a aussi les questions d’éducation, le matériel insuffisant. Il y a des aires protégées qui sont très isolées, très peu accessibles et c’est difficile de gérer ça surtout qu’il n’y a pas de financement », déplore-t-il.

IA et drones

Au regard des menaces auxquelles sont exposées les aires protégées en Afrique centrale, l’usage des données géospatiales et de l’intelligence artificielle serait d’une importance capitale. Inspecteur général au Minfof et représentant du ministre empêché, Bruno Mfou’ou Mfou’ou dévoile les avantages de ces outils dans la gestion des aires protégées. « Ce sont des instruments de transformation susceptibles d’améliorer significativement la gestion durable des ressources naturelles vivantes et leurs habitats. Ils  permettront notamment la surveillance en temps réel de l’état de nos espaces, détecteront les activités illégales et cartographieront les habitats critiques grâce aux systèmes géospatiaux ; la réduction des coûts de surveillance, tout en augmentant l’efficacité des interventions par l’utilisation des drones, avec leur capacité à atteindre des zones inaccessibles », apprend-t-il.

Ces avantages font le bonheur du conservateur du parc national de Bouba Ndjidda, Serge Patrick Tadjo : « Ces outils nous permettent d’exécuter plus rapidement des tâches qui avant nous prenaient beaucoup de temps. Nous avons introduit l’intelligence artificielle et les données géospatiales dans presque toutes les activités de gestion des aires protégées. Ce qui nous a permis non seulement de réduire le temps que nous mettons sur le terrain pour réaliser certaines tâches mais aussi l’effort de patrouille sur le terrain. Parce qu’avec le drone par exemple, nous pouvons détecter où se trouve la menace et pouvoir intervenir directement. Ils permettent également de réduire certains risques car généralement, nous marchons à l’aveuglette dans les aires protégées à la recherche des braconniers. Mais aujourd’hui, avec les technologies émergentes, il sera possible pour nous de voir avant d’y aller. Ce qui réduit les risques de mort d’homme », argumente Serge Patrick Tadjo.

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