Les contours de la plateforme dédiée aux internautes du continent africain ont été présentés ce samedi 29 juin 2024 à Douala. C’était en présence de plusieurs programmeurs, de journalistes, des créateurs de contenu, d’entrepreneurs, d’enseignants et d’étudiants.
Pour « une Afrique libre, décomplexée et connectée ». C’est en ces mots que se définit le nouveau réseau social dénommé Afree (Afrique, freedom). La version bêta de la plateforme pensée par de jeunes africains, kirghizes, russes,…a été dévoilée ce samedi 29 juin 2024 à Douala par son bureau Afrique centrale dirigé par le programmeur camerounais Charles Maog. Ce réseau social créé pour répondre aux aspirations des peuples africains, englobe toutes les fonctionnalités de ceux qui existent déjà sur le continent (articles, vidéos, fichiers, sons, photos, messagerie instantanée, appels vidéo, etc.) « Il y a beaucoup d’autres fonctionnalités à venir ou en cours de développement. Je préfère ne pas en parler pour l’instant. La plateforme est actuellement disponible sur androïde et sur smartphone. La version web n’est pas encore aboutie. Nous travaillons dessus », assure Charles Maog.
La création de ce nouveau réseau social est la conséquence de l’accumulation des frustrations engendrées par les géants des technologies américaines qui arrosent l’Afrique. « Créer une application comme celle-ci est une façon pour nous de dire notre ras-le-bol face aux firmes qui ne nous prennent pas en considération. Nous sommes pourtant un milliard de personnes en Afrique. Et généralement, on ne nous prend pas en considération quand on fait certaines choses. Par exemple, dans la plupart des plateformes qui existent en Afrique, on ne nous permet pas de gagner de l’argent comme tout le monde à travers le monde. Il serait mieux d’avoir notre plateforme à nous qui répond à nos besoins », ajoute Charles Maog.
A en croire le chef du bureau Afrique centrale, Afree, mis sur pied en un an et demi par un collectif de développeurs camerounais, nigérians, kirghizes, russes, etc., donne la possibilité à ses utilisateurs de monétiser les publications qui promeuvent les valeurs africaines, « qui permettent à des générations futures d’avoir des modèles d’influenceurs différents de ce que nous vivons aujourd’hui dans les réseaux sociaux », précise Ngo Towada To, présidente du comité d’organisation de la cérémonie de dévoilement de la version bêta d’Afree et par ailleurs directrice générale de Kindak Advys Sarl.
Les « virus » App Store et Play Store
Afree est téléchargeable sur deux boutiques d’applications mobiles américaines notamment App Store, développée et gérée par Apple pour les applications mobiles sur ses systèmes d’exploitation iOS et iPadOS. Le magasin permet aux utilisateurs de parcourir et de télécharger des applications approuvées développées dans le SDK iOS d’Apple. La deuxième boutique est Google Play, également connu sous le nom de Google Play Store ou Play Store et anciennement Android Market. C’est un service de distribution numérique exploité et développé par Google.
En rendant disponible Afree exclusivement sur ces deux plateformes développées par des géants américains, le collectif de programmeurs chapeauté par le Kirghize Baktibek Baktyrkanov ouvre automatiquement une fenêtre à ceux que les militants panafricanistes considèrent comme des « intrus dans la gestion des affaires internes du continent ». Conscients qu’Afree peut nuire aux intérêts des géants occidentaux des technologies, Charles Maog et ses collègues pensent déjà à une alternative: « Nous avons pris en compte ce problème. Déjà vous allez constater que nous tous qui sommes ici en Afrique, on a un problème : la quasi-majorité des téléphones que nous utilisons sont des téléphones qui sont, soit sur androïde, soit sur iOS. Et du coup, nous sommes obligés de marcher avec eux sous réserve que les problèmes surviennent. Nous savons qu’ils vont essayer de nous éteindre par tous les moyens possibles et imaginables. Nous avons envisagé de créer une plateforme de téléchargement, mais pour le moment, ça reste en projet. On finit un projet et on attaque un autre…».
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