Le single a été présenté aux hommes de médias le jeudi 13 juin 2024, dans les locaux de l’agence de communication et de campagne digitale Ndengue Consulting, sis au quartier Akwa dans la capitale économique camerounaise.
Écrite depuis 2019 par A-J, la chanson « Moto-Taxi » est enfin sortie des feuilles pour conquérir la scène musicale camerounaise ce mois de juin 2024, en passant par le studio d’enregistrement Master Rolly. Un peu parlé, le single de 4 minutes et 49 secondes peint sous un rythme Makossa, légèrement mixé à du rap, le quotidien des Camerounais sur la route et les regards en chien de faïence que se lancent à chaque fois, les conducteurs de mototaxis et de taxis lorsqu’ils se rencontrent.
Il a été présenté aux hommes de médias le 13 juin dernier à Akwa, au siège de l’agence de communication et de campagne digitale, Ndengue Consulting. Après une première prise de contact avec « Moto-Taxi », les sourires se dessinent sur les visages. Place à la phase des questions-réponses. Les préoccupations des uns et des autres portent essentiellement sur « les raisons de sa migration du rap vers le Makossa ; le choix du thème, l’identité de l’auteure de la voix féminine qu’on entend dans la chanson ; le message général que véhicule le single, etc… »
A toutes ces questions, A-J répond avec brio. Concernant la voix féminine, l’artiste affirme : « c’est moi-même. Je fais une formation en musique donc, je suis interprète. Et en tant que tel, je dois me mettre dans la peau d’un personnage. Là, je joue le rôle d’une jeune fille qui est dans le taxi et qui, dans les commentaires, se plaint après le dérapage d’un benskineur. En gros, je suis comédien, et j’ai joué la comédie là-bas (rire) ».
Remarques et contributions
Outre les questions, les journalistes et blogueurs ont exprimé leurs ressentis de mélomanes par rapport à la chanson. Pour le doyen Bernard Batana, du journal en ligne Camer.be, « c’est une très belle idée de décrier ce qu’on vit dans la société actuelle. Dans l’ensemble, c’est un travail intelligent, c’est subtil. Ce sont des choses qu’on vit tous les jours, mais qu’on n’arrive pas à contextualiser. Toi, tu as pu transformer ce vécu quotidien en quelque chose qui égaie tout en donnant une leçon ».
Il glisse au passage quelques petites choses à ajuster dans ce single : « Ma première remarque se pose au niveau de la voix féminine. Il y a une partie dans la chanson où tu dis « quand on est dans le taxi, on critique les benskineurs ». Ici, elle apparaît. Mais lorsque tu prends la suite : « quand on est sur la moto, on critique les taximen », cette voix n’apparaît plus. Or, il fallait qu’elle sorte aussi à ce niveau pour créer l’équilibre. La seconde remarque est que, tu dis les faits dans la chanson, mais, on ne cerne pas très vite le message que tu veux faire passer».
Promoteur du « blog des Camerounaiseries » (Achouka.mondoblog.org), Ecclésiaste Deudjui apprécie pour sa part, le jargon camerounais mis en évidence dans la chanson : « En général, quand tu suis une chanson pour la première fois, ça ne te fait pas trop d’effets que quand tu l’écoutes plusieurs fois. Mais moi, pour une première fois, j’ai eu de bonnes sensations. Ce qui veut dire que si je l’écoute deux ou trois fois, je vais l’adorer. Ta chanson est un peu dansante et je trouve qu’on peut l’écouter pour danser, faire un peu d’ambiance. Elle n’est pas agressive donc, on peut même l’écouter en mangeant. Et en l’écoutant, je me suis rendu compte qu’en fait, tu as décrit peut-être sans le savoir le vivre-ensemble camerounais. Il y a un parfum du Cameroun à l’intérieur, ses expressions, ses insultes, son parlé local et ça, ça m’a beaucoup plu. Toutes mes félicitations A-J ».
Puisqu’on parle de Makossa, d’aucuns pensent qu’un soupçon de bal à terre, lui donnerait encore plus de charme et de portée. Toutefois, la sortie officielle du clip est prévue au mois de juillet. Mais avant, « il y a une vidéo comique en dessins animés sur cette chanson qui arrive », promet A-J.
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