Après avoir mis un temps d’arrêt au renouvellement des instances de cette formation politique, sous fonds de manipulations et fortes tensions, son Président National décide de relancer la manoeuvre.
Qu’y comprendre ?
Pour les esprits simplistes et simples, ce serait afin de positionner Franck Emmanuel Biya. La pratique n’est pas nouvelle en Afrique Centrale cependant elle ne colle pas avec les schémas tactiques du Président Biya.
Pour d’autres ce serait adouber une nouvelle candidature du Président Biya. Cette hypothèse semble plus sérieuse et plus proche du scénario qui se dessine.
Pour certains enfin, de travailler à une nouvelle réforme constitutionnelle pouvant créer la vice-présidence. Cette hypothèse, qui ne s’oppose pas à la première, nous semble également plus sérieuse.
En effet les débats autour de qui pourrait ou ne pourrait être vice-président tourneraient alors autour du fameux critère d’équilibre régional. Là chacun proposerait sa recette et, le président avec ses conseillers la leur…
En outre le tournant majeur amorcé par le Cameroun sous le magistère du Président Paul Biya est celui de l’émancipation progressive de l’État des logiques néo colonialistes. Ce critère devra à coup sûr déterminer les nouvelles orientations de ce congrès ainsi que le casting des nouveaux hommes.
Pourquoi ?
Premièrement, parce que comme beaucoup le répètent de façon triviale, le président a atteint un âge où il n’a plus peur de rien.
Deuxièmement, le Président Paul Biya a effectué un déplacement en Russie et y a fait une déclaration qui montre clairement ce qu’il a toujours pensé de la répression des nationalistes camerounais. Et ça les endocolons ainsi que leurs maîtres occidentaux ne peuvent l’oublier… Comme pour la famille Khadafi, ils sont prêts à saccager la sienne et l’envoyer en exil pour cette action forte qui n’est d’ailleurs pas la seule. Il est donc conscient d’avoir franchi le Rubicon.
Troisièmement, le président Paul Biya a couvé, protégé et laissé essaimer une presse Panafricaniste dans son pays qui contribue aux grands bouleversements de l’ordre mondial. Cette voix majeure du Cameroun à l’international, aujourd’hui plus forte que celle de plusieurs médias occidentaux, est un outil du soft power de sa diplomatie. C’est une création originale qu’il voudra et travaillera à conserver.
Quatrièmement, la stabilité et la souveraineté de la sous-région Afrique Centrale va imposer de regarder l’avenir avec des consciences capables de tourner le dos au Franc CFA, à remettre en cause d’autres accords léonins et à construire un modèle de développement intégré sur des bases endogènes.
Cinquièmement, l’accord de coopération militaire avec la fédération de Russie, dans le contexte international où il a été renouvelé et défendu devant les français, le pays se trouve obligé désormais à accentuer la relation avec les BRICS pour plus de sécurité économique.
Ce congrès annonce donc une prise d’option souverainiste au sein du RDPC pour préparer l’avenir. C’est certainement aussi un moment du grand puzzle que le Maître du Songo d’Etoudi est en train de dérouler…
Jonathan Batenguene, Sociologue, Panafricaniste
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