By Certains grands carrefours et espaces de la cité économique camerounaise photographiés il y a plus de deux décennies, ont été présentés le jeudi 17 août 2023, au quartier Akwa.
En face de l’entrée principale de la salle des fêtes d’Akwa ce jeudi 17 août, des affiches et photos collées le long du mur, renseignent en images sur l’exposition baptisée « Douala Rétro ». Ces œuvres des professionnels de la photographie camerounaise sont présentées au grand public de la capitale économique à l’occasion de la Journée mondiale de la photographie, le 19 août 2023. L’initiative est portée par le collectif JMP 2023. Le thème retenu cette année est : « Conserver les photographies afin de préserver la mémoire collective ».
Un thème évocateur choisi pour rappeler aux photographes leur rôle dans la vie d’une nation. « La mémoire collective est ce qui permet à un peuple de retracer son histoire. C’est donc là le rôle que doit jouer le photographe. Donc si nous attendons seulement qu’une jeune fille bien habillée nous appelle pour lui faire une photo ou un portrait, nous ne rendons pas service à notre nation. C’est en faisant des photos des infrastructures, des édifices qui pourraient changer, en immortalisant notre vie de chaque jour que nous pourrons permettre à la nation de retracer son histoire plus tard », explique Blaise Rifoé, coordinateur du collectif JMP 2023.
Souvenirs d’une ville en évolution
Le rond-point Deïdo, l’ancien pont sur le Wouri, la base Elf de Bonabéri, l’ancien hôtel de ville de Douala, le quartier Bonanjo, la Cathédrale,…sont quelques carrefours et édifices de la ville de Douala immortalisés par certaines icônes de la photographie camerounaise entre 2003 et 2023. Parmi elles, Victor Zébazé, Nicolas Eyidi et Eulalie Nyom Nec. Captées en noir sur blanc et en couleur, ces photos retracent les souvenirs de l’histoire de l’évolution de la capitale économique camerounaise.
Devant ces images de qualité supérieure, les curieux s’arrêtent et immortalisent à leur tour ces photos à l’aide de leurs smartphones. « C’est incroyable ! La ville de Douala en photo est tellement belle. Grâce à cette exposition, j’ai pu voir comment la ville était tracée avant et les infrastructures qui ont existé avant moi. C’est vraiment une belle initiative », confie Mireille N. Comme elle, d’autres jeunes passionnés de la photographie questionnent les « pro » de la photo sur la procédure à suivre pour leur ressembler. Photographe professionnel spécialisé dans les reportages, Muma Isufu se sent honoré. « C’est une joie de voir ces jeunes s’intéresser à ce métier noble que nous faisons. Maintenant, il faut que les pouvoirs publics nous apportent leur soutien afin que cette profession soit reconnue et valorisée. Pour gagner sa vie dans ce domaine, il faut être extrêmement patient car les fruits s’obtiennent à long terme », explique-t-il.
Célébrer pour la première fois la journée mondiale de la photographie à Douala suscite chez certains photographes un sentiment de valorisation. « Je ressens en moi une implication profonde dans la profession. Cela suscite en moi beaucoup d’émotions et le fait qu’on reconnaisse la valeur et l’importance du photographe dans la société, c’est le combat que nous menons pour montrer au monde que la photographie n’est pas un métier secondaire. C’est toute une école, c’est de la passion et de l’art », insiste Hervé Yemdong Lalong, promoteur de GPS Sarl.
Fadira Etonde
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