L’entreprise est accusée d’avoir ordonné illégalement la démolition de quatre maisons appartenant à la famille Njembelle.
Audrey Welly Njembelle est au bord des larmes ce mardi 11 octobre 2022 sur le plateau de la télévision panafricaine Afrique Média. L’héritière de feue Justine Mireille Njembele ne sait plus à quel saint se vouer dans l’affaire qui l’oppose au Port Autonome de Douala (PAD). «On n’a toujours pas un papier disant que ce lopin de terre a été attribué au Port Autonome de Douala. On n’a rien du tout», affirme-t-elle, avant de pousser un cri de détresse : «Ils ont détruit nos maisons, laissé le tombeau de ma mère et érigé une barrière». «Notre terrain n’est pas dans le titre foncier du Port Autonome de Douala», clame Audrey Welly Njembele.
Dans une correspondance adressée au président du Tribunal de première instance de Douala le 10 mai 2022, l’avocat de la plaignante, Me Ruben Bilap porte plainte avec constitution de partie civile pour «violation de domicile aggravée, destruction, voie de fait, violation de tombeau et complicité.»
3700 m2
Dans sa plainte dont La Plume de l’Aigle a eu copie, dame Njembele affirme que sa mère « feue Njembele Justine Mireille a acquis depuis 2001 du Prince Douala Manga Bell René, Chef supérieur de 1er degré du Canton Bell, une parcelle de terrain à Bonanjo, lieu-dit Nkondo, d’une superficie de 3700 m2 ». Après avoir bâti «quatre maisons en matériaux définitifs sur ce terrain», elle décède en 2020 et sera enterrée sur ce terrain. Audrey Welly est reconnue par la justice comme unique héritière de sa défunte mère.
Le 10 mars 2022, les agents du PAD, « sans droit ni titre, se sont présentés à son domicile pour la sommer de libérer les lieux, ce qu’elle a refusé de faire, leur demandant plutôt de vider son domicile. Après plusieurs injonctions, ils sont montés sur des bulldozers et ont détruit toutes les quatre maisons se trouvant dans cette concession, allant jusqu’à violer le tombeau de feue Njembele Justine Mireille, mère de la plaignante», rapporte Me Bilap.
Dans la plainte, Audrey Welly soupçonne son voisin Bernard Fongang d’être à l’origine de ces casses. Ce dernier «n’a jamais caché son intention de devenir propriétaire de ces lieux, la proposition d’achat dudit terrain faite à la défunte au prix de cent cinquante millions (150 000 000) n’ayant pas abouti», souligne l’avocat, les yeux braqués sur la justice camerounaise. Approché, le service de la communication du PAD n’a pas voulu s’exprimer sur le sujet.
D.N.
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