Excellence, M. Le Président, l'heure est grave. Faites le geste qui sauve pour ces populations du Grand nord en général et des usagers de cet axe routier en particulier, afin qu'elles cessent d'être la risée de vos adversaires politiques qui se gossent allègrement aujourd'hui des souffrances de ces compatriotes qui vous ont pourtant massivement élu en 2018
Maroua-Kousséri-Dabanga : l’axe s’embourbe, les pouvoirs publics ignorent les doléances des populations
BrèvesCamerounLe ChroniqueurTribune Libre

Maroua-Dabanga-Kousseri : l’axe s’embourbe, les pouvoirs publics ignorent les doléances des populations

0

En regardant une vidéo d’un reportage particulièrement ahurissant sur l’état actuel de la route Maoua-Dabanga-Kousséri, diffusé sur Vision4 il y a quelques jours, j’ai été d’abord quelque peu dubitatif sur le fait qu’il s’agisse bien du Cameroun ou alors d’un autre pays. Car l’état dans lequel se trouve cette infrastructure en ce moment a été rarement vu dans notre pays. La profondeur des bourbiers est impressionnante. Elle n’a d’égal que ce que nous voyons dans des contrées très lointaines où parfois on a l’impression que l’Etat a cessé de prendre en compte les aspirations de ses populations au mieux vivre. Et ça, ça s’est plus souvent vu ailleurs que chez nous. Chez nous, en effet, lorsque les populations se plaignent, l’état réagit toujours. C’est pourquoi je m’interroge avec force sur ce qui se passe avec l’axe Maroua-Kousséri-Dabanga, qui ne semble plus vraisemblablement faire partie de l’agenda des investissements publics prioritaires.

Sinon, comment comprendre que les responsables en charge de ces questions n’en parlent plus du tout depuis plus de deux années, en dépit des cris d’orfraie stridents des populations de la zone? Comment comprendre que rien ne soit fait pour rendre cette route au moins carrossable, en attendant que les travaux en cours-au cas où il y en aurait encore-aillent jusqu’à leur terme?

On aura beau jeu d’exciper les contingences sécuritaires pour trouver une excuse aux personnes devant trouver les solutions idoines aux souffrances des populations vivant dans cette partie du pays en général et des usagers de cette route en particulier, tout comme on ferait facilement valoir l’argument bien connu sous nos latitudes qui veut que les souffrances de certains ne soient pas plus douloureuses que celles des autres. Mais de ma posture, je suis parfaitement au fait des pertes budgétaires graves qu’engendre l’arrêt des activités économiques inhérent au piteux état d’un axe routier comme celui auquel il est fait allusion ici. Pour ceux qui ne le savent pas, il s’agit d’un tronçon stratégique du corridor Douala-Ndjaména. Bien plus, les 260 Km qui en constituent la teneur, relient deux des plus importants départements de la Région de l’Extrême-Nord du pays. Une Région qui constitue l’un des plus importants viviers électoraux du Rdpc au pouvoir.

Laisser cet axe routier à l’abandon et fermer les yeux et les oreilles face aux appels à l’aide mélancoliques des populations de la zone, pourrait bien s’assimiler à ce que certains qualifient à juste titre de « coup d’état scientifique » contre le Président de la République, S.E. Paul Biya, que je me permets d’ailleurs d’interpeller humblement au travers de ce texte.

Excellence, M. Le Président, l’heure est grave. Faites le geste qui sauve pour ces populations du Grand nord en général et des usagers de cet axe routier en particulier, afin qu’elles cessent d’être la risée de vos adversaires politiques qui se gossent allègrement aujourd’hui des souffrances de ces compatriotes qui vous ont pourtant massivement élu en 2018. Si vous n’êtes pas au courant de la gagné sociale que charrie déjà cette situation dans cette partie du pays, vous risquez encore une fois d’être surpris un de ces quatre matins par des manifestations publiques de masse proches ou dépassant largement l’ampleur de celles de 2008. Notre rôle, en tant qu’un de vos fervents soutiens, consistait à travers ce texte, à appeler votre attention, en vue de susciter une action forte de votre part. Je vous remercie d’y avoir prêté une oreille attentive.

Gedeon Adjomo,

Expert en finances publiques,

Président de la Sous-Section Rdpc d’Angon-Ekoko par Mbankomo.

Change de devises : le commerce de l’Euro et du Dollar se porte bien à Douala

Previous article

Afrique centrale : la Commission de la Cemac et la BEAC confirment la reforme imminente du franc CFA

Next article

You may also like

Comments

Leave a reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *