Douala : les bonnes affaires de la saison des pluies
Image de « peuple africain au travail » de Madagascar en 2017. Source: Wikimedia
BrèvesCamerounSociété

Douala : les bonnes affaires de la saison des pluies

0

Les imperméables de toute nature inondent les marchés de la capitale économique camerounaise.

Sokamte est un vendeur de manteaux et de bottes en plastique à Ndokoti. Ce vendredi 15 juillet 2022, le commerçant est assis sur un tabouret en bois. Il arbore une chemise multicolore et un pantalon bordeaux. Sur sa tête, il porte une casquette de couleur bleue. Ses pieds sont recouverts par une paire de « chaka » (chaussure en plastique) marronne, légèrement fendue sur le côté droit de son pied gauche.

Tous les jours depuis 15 ans, il débute son commerce à 8h. A l’aide des cintres, ses manteaux sont accrochés sur des rayons en fer. Les bottes quant à elles, sont posées sur une petite table très basse en bois.

En ce début de week-end, Sokamte et ses confrères sont déjà bien installés dans leurs lieux de travail et n’attendent plus que les clients. Certains d’entre eux courent après les passants. D’autres présentent leurs articles à ceux qui en demandent.

Les clients se bousculent chez d’autres. Ils achètent les imperméables pour affronter les pluies qui s’abattent presque chaque jour sur la capitale économique camerounaise.

Le prix du manteau varie entre 2500 FCFA et 8000 FCFA et les bottes entre 1500 FCFA et 15000 FCFA. Chez Kakeu, le vendeur d’en face, le prix peut grimper jusqu’à 18000 FCFA.

Chez les vendeurs de parapluies, les prix varient aussi. D’attaque au marché PK 14, Justin explique qu’il «vend les parapluies en fonction de la taille, la grandeur et la longueur. Les ombrelles de poches coutent 1000 FCFA à 1500 FCFA. Les moyennes de 2000 FCFA à 2500 FCFA. Celles qui sont un peu plus larges et longues, vont de 3000 FCFA à 5000 FCFA». A Ndokoti, les prix et les critères de vente sont presque pareils.

Stéphane Ferdinand fait une précision : «Le prix c’est en fonction de la qualité du parapluie, de sa solidité, sa résistance et son prix d’achat. Ce qui m’oblige à vendre de 1000 FCFA à 5000 FCFA.»

Une saison propice

Ces commerçants saisonniers choisissent particulièrement ce temps de l’année car disent-ils, «c’est à cette période que l’argent circule.» Ils écoulent leurs marchandises en saison des pluies. Le nombre de clients qui s’équipent chez eux est inestimable. «A peu près une vingtaine, voire une cinquantaine de clients par jour. Ça c’est lorsqu’il pleut. Au cas contraire ils n’atteignent même pas souvent une dizaine», avoue Joël,  installé à Ndokoti depuis 3 ans. Son collègue Roméo se lamente : «Le marché est mort pour nous quand il ne pleut pas. C’est dur et on ne vend presque pas. Mais s’il pleut les clients abondent».

En termes de revenu, ces chercheurs d’argent pendant la saison pluvieuse trouvent leur compte. Sokamte ne veut pas révéler son gain journalier : «Un commerçant ne dévoile jamais son gain. Tout ce que je peux dire c’est que c’est une activité rentable, sinon je n’aurais pas fait 15 ans d’exercice». Junior estime son revenu journalier entre 20 000 FCFA et 30 000 FCFA. Pour lui, «c’est une activité rentable car, c’est elle qui prépare sa rentrée scolaire.»

Pour profiter des bienfaits de la vente des imperméables, Stéphane Ferdinand conclut qu’«un vendeur d’imperméables et surtout de parapluies, conçoit son programme en fonction de la pluie».

Fadira Etonde, stagiaire

Leadership et autonomisation : la Fondation Peniel célèbre la femme africaine

Previous article

Pacte colonial : à quand la fin des ‘’11 accords secrets’’ entre la France et le Cameroun ? La réponse d’Emmanuel Macron attendue

Next article

You may also like

Comments

Leave a reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *